Monsieur le Président,

Permettez-moi, au nom du Comité Directionnel du Parti de l’Unité et du Renouveau et à mon nom personnel, de vous adresser les salutations les plus sincères.
En effet nous sommes un parti politique constitué de jeunes leaders désireux de voir notre pays, la République de Guinée, consolider son processus démocratique et amorcer un décollage socioéconomique  pour le bonheur de nos populations. Nous nous sommes constitués à cet effet en parti politique pour répondre au besoin pressant du laborieux peuple de Guinée d’aller vers une mutation philosophique dans la gestion globale de la chose publique. Les hommes et les femmes qui animent les instances de notre formation politique, après un long moment d’observation et de méditation sur la conduite des affaires courantes de notre nation, ont posé quelques diagnostiques dont je me charge ici d’en porter la teneur à votre connaissance. Comme vous le savez, cher Président, la pérennisation du dialogue entre les différents acteurs de la vie nationale constitue une nécessité impérieuse dans une démocratie comme la nôtre. C’est un exercice urgent en ce sens qu’il permet aux fils et aux filles d’une même nation d’harmoniser leurs positions respectives et de trouver pour leitmotiv la construction de l’édifice commun, la REPUBLIQUE.

Or de nos jours il est regrettable, de surcroit pour nous qui sommes la génération montante, de constater autant d’effritement, autant de méfiance et de haine jalonner le rapport entre les différents acteurs sociopolitiques de notre pays. Pour nous, et on ne le dira jamais assez, il s’agit d’un constat qui fait froid dans le dos et qui doit interpeller chaque guinéen quel que soit le bord dans lequel il se trouve. D’où l’appel que j’adresse à vous particulièrement de joindre à l’acte, la main tendue que vous avez bien voulu faire récemment à vos frères et amis de l’opposition. Je souhaiterai que cette même main tendue soit élargie aux acteurs de la société civile, à ceux des organisations syndicales, à la diaspora ainsi qu’aux sensibilités religieuses et socioculturelles que compte le pays. Pour la préservation de la paix et de la cohésion entre les enfants d’un même pays, aucun sacrifice n’est de trop. Cette bonne volonté que vous manifestez doit toujours demeurée. Vous êtes sans aucun doute un homme d’expérience. Et à ce titre vous savez que partout à travers le monde où le fil du dialogue a été rompu, les hostilités se sont davantage aiguisées. Mon souhait et celui de l’ensemble de mes collaborateurs est qu’un dialogue soit diligenté en vue de consolider la paix dans le pays ; chose qui permettra à votre passage à la tête de notre pays de laisser des traces indélébiles devant servir de guide ou de repère pour les générations à venir.

Pour faire de cet idéal une réalité, je vous invite, monsieur le président, à bien vouloir écouter cette partie de la population qui vous parle à travers des activités comme des carnavals, des manifestations sportives et culturelles et les canaux de communication comme les médias responsables. Allusion est ici faite aux actions que posent le Parti de l’Unité et du Renouveau (PUR) depuis un certain temps. Bien que n’ayant pas encore obtenu son agrément dont la procédure administrative est encore en cours, le Comité Directionnel de notre parti continu de poser des actes citoyens en faveur de la paix et l’unité nationale. A propos, je profite de la présente lettre pour formuler auprès de votre excellence, les recommandations suivantes :
– La libération des détenus politiques de quelque bord qu’ils soient ;
-La cessation de toute forme de poursuite à l’encontre de certains opposants ;
-Accorder l’amnistie à tous les guinéens vivant en exil aujourd’hui ;
-L’ouverture d’un cadre de dialogue inclusif devant nous permettre d’évacuer toutes les  questions qui sèment la discorde entre les différents acteurs de la vie publique nationale ;
Les recommandations ci-dessus feront, si elles sont mises en œuvres, de notre pays un havre de paix. Je suis d’une génération de guinéens qui retient de vous l’image d’un démocrate. Je ne le dis pas par complaisance, loin s’en faut. Votre parcours en est l’illustration parfaite. Le combat mené par la Fédération des Etudiants Noirs de France (la FEANF) en faveur de la libération de l’Afrique et surtout la démocratisation de celle-ci s’inscrit aujourd’hui en lettre d’or dans l’anale de l’histoire de notre continent. Durant longtemps et au prix d’énormes sacrifices parfois assez pénibles, vous avez su personnellement vous battre en faveur de la liberté et du bien-être de nos pays respectifs. Ne pas le reconnaitre, ne pas vous rendre cet hommage, surtout de votre vivant, serait  sans nul doute, synonyme d’ingratitude. Ainsi, au niveau du PUR, notre souhait est que ce parcours qui est le vôtre ne soit pas sali. Notre souhait le plus ardent est de vous voir sortir par la grande porte de l’histoire. Aujourd’hui nous sommes confrontés à d’énormes défis. Le plus pressant d’entre eux est la crise sanitaire. Comme partout à travers le monde, la Guinée est frappée par le corona virus. La pandémie a endeuillé de nombreuses familles et porter un coup dur à notre économie. L’urgence pour nous est de se donner les mains pour ensemble faire face à cette situation. Mais on ne peut y arriver qu’à travers la paix et l’entente mutuelle. Le sens patriotique doit l’emporter chez chaque guinéen.

La Guinée est notre case commune, nous ne devons pas la bruler.

Louda BALDE, Président
 du Parti de l’Unité et du Renouveau (PUR).