En Guinée, les populations rencontrent souvent les problèmes de logement et victimes parfois de déguerpissement. Pour mettre fin à ces histoires, l’Architecte Aboubacar Komara a décidé à travers son  projet  dénommé ‘’Kaloum Banki’’ (maison de Kaloum), de  construire des logements pour le bonheur des citoyens. Sortant de l’université Californie, il  a préféré revenir travailler à la source en symbiose avec ses frères. En dehors des maisons, ce projet Architecturale selon cet initiateur, vise également à représenter la Guinée aux yeux du monde.

Diplômé de l’Université de Californie en architecture, le jeune Guinéen est tout d’abord  fruit de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry. Élancé et âgé d’une vingtaine d’années, il  ambitionne à travers ce projet, voir tous ceux  qui ont des problèmes de logement puissent dormir dans de meilleures conditions et que, chacun puisse avoir l’opportunité de s’offrir d’une maison ‘’Kaloum Banki’’.

« C’est important de dire qu’ici c’est chez moi, mais de nos jours à Conakry, ce n’est pas du tout facile. La moyenne des choses pour avoir une maison de valeur en Guiné, c’est entre 300 à 400 millions. Mais avec ce type de ‘’Kaloum Banki’’, on a dépensé environ 50 millions et ça c’est avec mobilier  tout inclut », souligne tout doucement le jeune au génie créateur.

Ensuite fait-il savoir, son équipe et lui, sont en train de réfléchir comment réduire encore ce prix, car, ils veulent au final, entendre les jeunes guinéens dire prochainement qu’eux aussi, peuvent économiser au bout de  2 à 3 ans afin de trouver une maison.

‘’J’ai repris les études à zéro une fois en Californie’’

 Après  deux ans passés au sein de l’université guinéenne, l’ancien collégien de Molasy s’envole pour Californie où il a repris la première année universitaire. Talentueux, il termine et se classe dans le rang des 5 meilleurs architectes sur 6000 étudiants.

 

« Dans cette université, on octroie chaque année un prix à 3 ou 5 étudiants sortants sur 6000. Pour l’année passée, j’ai fait partie de ces 5 et grâce à un petit  projet que j’ai appliqué, j’ai bénéficié d’un prix qui m’a permis de faire ce projet  ‘’Kaloum Banki’’ », rappelle-t-il.

Avant de se lancer dans cette aventure, l’Architecte a tout d’abord mené des enquêtes avec ses 17 membres qui composent son équipe de travail. A partir de ce sondage, il  a fini par comprendre le calvaire des citoyens de Conakry. D’où, l’idée de Kaloum Banki qui vient pour trouver remèdes aux problèmes de logements dans cette capitale : « Au cours de nos enquêtes, on a rencontré une concession qui avait en son sein environ 15 familles et chacune variait entre au moins 7  à 12 personnes. Les gens n’avaient accès qu’à une chambre rentrée-couchée ou des chambres salons au maximum. C’est à partir de là qu’on s’est rendu compte que les problèmes qu’on entendait parler autour des logements à Conakry sont effectivement réels », fait comprendre le coordinateur du projet.

‘’ La particularité de Kaloum Banki, c’est qu’elle est déplaçable’’

A travers cette construction architecturale, M. Komara veut représenter la Guinée aux yeux du monde. Ceci, avec l’utilisation locale des pagnes et nattes issues de chez nous. Construite à base du ciment, du plancher, du bois, du contre-plaqué et des tôles, cette maison de (3) chambres contient à l’intérieur, les meubles qui sont modulables : « Avec la politique visionnaire de 2040 qu’ambitionne l’Etat pour construire Kaloum, tous ceux qui auront des maisons ‘’Kaloum Banki’’ pourront sans problèmes  les déplacer et partir avec où ils iront en cas de déguerpissement», précise le natif de Bonfi.

Poursuivre ses œuvres dans les temps à venir en région ouest-africaine, est aussi l’ambition à laquelle le jeune Architecte attache du prix. Pour le moment, Aboubacar Sydiki a d’abord décidé de faire revivre ce genre d’esthétique dans son pays: « ‘’Kaloum Banki’ est une migration architecturale qui a commencé en Afrique de l’Ouest et qui s’est poursuivie en Haïti, Amérique. Alors,  j’ai préféré ramener ce concept à la source pour trouver solutions aux problèmes de logements dans les bidonvilles de Kaloum et autres coins de Conakry ainsi qu’à l’intérieur du pays si tout va bien ».

 ‘’La charité bien ordonnée commence par soi-même ’’

Travailleur et reconnaissant, éloquent et courageux, il veut du coup, mettre sa pratique apprise en Californie à la disposition des jeunes guinéens qui font peu la pratique : « Nous n’avons pas eu la chance pour l’apprentissage pratique lorsqu’on étudiait à Gamal. Sinon, on dessinait et faisait tout », reconnait néanmoins le jeune Komara, domicilier au quartier Kissosso, avant de préciser : «  C’est pourquoi dès mon retour au pays, j’ai contacté Dr Siné Diakité, Directeur général d’Architecture à Gamal pour lui parler de mon projet. Il m’a reçu à  bras ouvert et a mis à ma disposition, des professeurs et étudiants. Alors j’ai préféré partager mon expérience avec  mes frères guinéens. »

Très confiant et espérant que tout finira par aller bientôt ou tard, Aboubacar Sidiki Komara ne compte pas s’arrêter là. De teint noir, il veut à travers ce projet, changer positivement l’image de la ville de Conakry. Pour y arriver, il reste ouvert à toutes personnes  ayant l’idée de faire avancer ‘’Kaloum Banki’. Mais aussi, il n’exclut pas toute collaboration bien que leur implication dans le travail soit de taille : « On est tout de même conscient que tout ne peut pas se reposer sur les gens ou le  gouvernement. Alors, il faut que nous jeunes trouvons nos propres solutions. C’est ça d’abord la priorité. » 

De nos jours, le jeune et son équipe ont un petit type de Kaloum Banki qui est en diplex dont la majorité des chambres seront en haut, et le bas sera beaucoup plus réservé aux activités journalières. Après la construction des maisons, M. Komara va poursuivre son aventure à l’intérieur du pays pour celle des écoles : « Actuellement, nous sommes allés faire une visite à Sarayah dans Kouroussa pour un projet d’école », a-t-il confié tout souriant.

Pour maguineeinfos.com;

Sâa Robert Koundouno