CONTESTATION. La décision prise par le gouvernement pour contenir la progression de la pandémie a donné lieu à de nombreux incidents dans la capitale sénégalaise.
Dakar a été le théâtre dans la nuit de mercredi à jeudi de manifestations de contestation contre le couvre-feu remis en vigueur dans la soirée devant une progression du Covid-19 qui alarme les autorités, a constaté un photographe de l’AFP. Des groupes de jeunes ont brûlé des pneus, dressé des barricades et lancé des projectiles sur les forces de l’ordre, qui ont riposté par des tirs de gaz lacrymogène dans le quartier de Ngor. Des incidents ont été rapportés dans d’autres quartiers de la capitale sénégalaise comme la Médina ou Yoff et dans sa banlieue, à Pikine, Guédiawaye ou Thiaroye. Un couvre-feu a été rétabli depuis mercredi soir de 21 heures à 5 heures GMT dans les régions de Dakar et Thiès qui concentrent presque 90 % des cas de contamination par le coronavirus selon les autorités. Le Conseil des ministres a justifié mercredi soir ces mesures par « une augmentation fulgurante des contaminations, des cas sévères, des cas graves et du nombre de décès ».
La menace du Covid-19 de plus en plus forte
Après un recul, le Sénégal fait face à une deuxième vague de la maladie. Comme ailleurs en Afrique, les chiffres sont loin d’atteindre ceux annoncés sur d’autres continents. Mais la maladie met sous tension le système sanitaire de ce pays pauvre. Elle a aussi durement affecté l’économie d’un pays habitué à la croissance ces dernières années. Le rétablissement du couvre-feu inquiète une partie de la population, en particulier celle, ultra-majoritaire, qui vit au jour le jour en travaillant dans l’économie dite informelle. Les restaurateurs de rue ou les vendeurs à la sauvette par exemple risquent de subir un nouveau contrecoup des restrictions. Un premier couvre-feu avait été instauré en mars 2020 après l’apparition du premier cas. Il avait suscité des manifestations violentes. Il avait été levé en juin. Le Sénégal a déclaré plus de 20 000 cas de contamination et 433 décès.
Source: lepoint