OFF. Cette décision survient au terme d’une campagne présidentielle marquée par de multiples arrestations d’opposants et par des violences qui ont déjà fait 54 morts.
Si la décision prise par Twitter de supprimer le compte personnel de Donald Trump suscite un vif débat dans le monde, en Afrique aussi les Gafam agissent et sévissent. Facebook a fermé ces derniers jours les comptes de plusieurs responsables gouvernementaux ougandais accusés d’interférences dans le débat public, à l’approche de l’élection présidentielle qui doit se tenir jeudi dans ce pays d’Afrique de l’Est. Il faut dire que le climat politique est tendu, alors que le président sortant Yoweri Museveni, 76 ans dont 35 à la tête du pays, se présente pour un nouveau mandat face à dix autres candidats, dont l’opposant Bobbi Wine, 38 ans et star de la chanson devenue député. « Ce mois-ci (janvier), nous avons fermé un réseau de comptes et de pages en Ouganda qui étaient impliqués dans un comportement inauthentique coordonné visant à influer sur le débat public en amont de l’élection », a indiqué dans un courriel à l’Agence France-Presse la responsable de la communication de Facebook pour l’Afrique subsaharienne Kezzia Anim-Addo. « Ils utilisaient de faux comptes ou des comptes dupliqués pour gérer des pages, commentaient le contenu d’autres personnes, se faisaient passer pour des utilisateurs, partageaient des contenus dans des groupes pour les faire apparaître plus populaires qu’ils n’étaient », a précisé la responsable. « Étant donné l’imminence de l’élection en Ouganda, nous avons réagi rapidement pour enquêter et faire tomber ce réseau. Nous avons découvert que ce réseau était lié au Groupe d’interaction des citoyens avec le gouvernement du ministère de l’Information […] en Ouganda », a précisé Facebook.
Une purge à l’approche de la présidentielle
La responsabilité des géants de la tech concernant le contenu publié sur leurs plateformes fait actuellement l’objet d’intenses débats. Twitter, Instagram et Facebook ont ainsi banni le président américain Donald Trump, l’accusant d’avoir incité ses partisans aux violences qui ont visé le Congrès mercredi, sur le Capitole à Washington. Citant des motivations similaires, Amazon a lui arrêté d’héberger sur ses serveurs le réseau social Parler, très apprécié des fans de Trump, tandis qu’Apple et Google l’ont retiré de leurs plateformes de téléchargement d’applications. Des décisions dénoncées comme une entrave à la liberté d’expression par ses soutiens. Cet argumentaire est également repris en Ouganda.
Source: lepoint