Macky Sall a été réélu président de la République du Sénégal avec 58,27% des voix, selon des résultats officiels provisoires publiés ce jeudi 28 février en début d’après-midi.
Après une longue attente, les résultats du premier tour de l’élection présidentielle ont été annoncés en début d’après-midi par le président de la Commission de recensement des votes, le juge Demba Kandji, devant des dizaines de journalistes.
Macky Sall arrive largement en tête, avec 58,27% des voix, contre 20,5% pour le principal opposant et ancien Premier ministre, Idrissa Seck. Loin derrière, Ousmane Sonko obtient 15,67% des voix, suivi par Issa Sall, avec 4,07% et Madické Niang, avec 1,48%.
La Commission a justifié son retard par le fait que les derniers PV ont été récupérés dans la matinée, notamment ceux arrivant de l’étranger. Le juge Demba Kandji a également indiqué que la participation est de 66,23%. A titre de comparaison, elle était de 51,8% en 2012. Les électeurs se sont donc déplacés massivement.
L’annonce de ces résultats provisoires s’est déroulée dans un climat politique difficile. Depuis dimanche, la majorité annonçait la réélection de Macky Sall dès le premier tour, alors qu’Idrissa Seck était persuadé d’être qualifié pour le second tour.
Les 5 candidats ont désormais 72 heures pour déposer d’éventuels recours au niveau du Conseil constitutionnel, qui sera chargé d’annoncer d’ici 8 jours les résultats définitifs de ce premier tour de la présidentielle.
Majorité absolue
Macky Sall a donc réussi son coup KO : emporter la majorité absolue des suffrages des citoyens. C’est d’abord le résultat d’une campagne menée tambour battant. Le président candidat n’a rien laissé au hasard. Il a sillonné le pays et mené un meeting par jour.
Ce résultat est aussi dû à un jeu d’alliances mené par le chef de l’Etat depuis les législatives. La coalition Benno Bokk Yaakaar a emporté le plus vieux parti du pays, le Parti socialiste, dans cette alliance. De l’avis de certains opposants comme de certains observateurs, Macky Sall a tout fait pour assurer sa réélection, également facilitée par l’absence de deux candidats que sont Karim Wade et Khalifa Sall.
Macky Sall, ancien ministre d’Abdoulaye Wade, né à Fatick, sera donc au pouvoir de nouveau pendant 5 ans. Il compte mettre en place la deuxième phase de son plan « Sénégal émergent », son plan d’investissements publics dans le pays, de construction d’infrastructures. Autre défi du président : restaurer le dialogue politique, le consensus sénégalais. Un dialogue devenu quasi-impossible, ont relevé certains observateurs.
RFI