Il a suivi l’affaire de Laye Fodé Traoré, cet apprenti d’un boulanger de Besançon qui a été récemment régularisé après une large mobilisation. Yaya Camara, lui aussi guinéen, lui aussi apprenti, s’était installé ce lundi matin devant les grilles du tribunal administratif de Besançon avec quelques pancartes. Il craint d’être expulsé.

 

Le jeune homme s’était posté devant le tribunal administratif de Besançon ce lundi 18 janvier matin avec quelques affiches qu’il avait accrochées aux grilles ; des suppliques adressées aux magistrats : « Donnez-moi une seconde chance » ; « S’il vous plaît, j’ai droit à un titre de séjour ».

En apprentissage près de Pontarlier depuis plus d’un an Yaya Camara est guinéen, il aura 19 ans en mars prochain et suit une formation CAP électricien au CFA Vauban de Besançon, en apprentissage près de Pontarlier depuis plus d’un an. Il a reçu son OQTF (obligation de quitter le territoire français) en fin d’année dernière : « On a fait un référé avec mon avocate. Il a été rejeté. Le deuxième recours a été examiné le 8 janvier dernier, il a été mis en délibéré au 26 janvier. »

Yaya Camara craint que l’issue soit négative. « J’ai beaucoup de copains guinéens à Besançon, eux aussi ont fait des référés et des recours. Avec des réponses négatives à chaque fois. J’ai peur que ce soit mon cas, aussi. C’est très compliqué pour les jeunes en ce moment, surtout les Guinéens. À chaque fois, on nous donne la même réponse : on nous dit que nous n’avons pas les bons papiers. Mais, moi, je veux qu’on me montre un document de l’État guinéen disant que les papiers que j’ai sont faux. »

L’implication de Stéphane Ravacley , qui s’était lancé dans une grève de la faim début janvier, pour soutenir son jeune apprenti guinéen menacé d’expulsion, puis la mobilisation nationale qui a suivi ont porté leur fruit : Laye Fodé Traoré a été régularisé le 14 janvier dernier. « Je suis heureux pour lui, souligne Yaya Camara. Je me suis dit que, peut-être, si je me mobilise moi aussi, les lignes vont bouger un peu. »

Ce lundi, le jeune homme n’est resté que quelques heures devant le tribunal, convaincu par son avocate de rentrer chez lui. Dans la journée, il se disait pourtant déterminé à continuer à se faire entendre « C’est important ». Quitte à revenir plaider sa cause, ce mardi matin, devant les grilles du tribunal administratif.

Quasiment au même moment, et non loin de là, doit avoir lieu la conférence de presse de Stéphane Ravacley et de son apprenti. Le boulanger l’avait dit le 14 janvier. « Aujourd’hui, Laye est sauvé, mais il y a plein d’autres gamins qui ont besoin d’aide pour continuer leur formation ici. Je vais prendre contact avec des élus pour faire avancer les choses. Le combat continue».

Source: L’Est Républicain