Vers une brouille diplomatique entre les États-Unis et l’Ouganda ? Kampala a accusé mardi l’ambassadrice américaine Natalie Brown de « malveillance ». Elle avait tenté de rendre visite au leader de l’opposition Bobi Wine, bloqué chez lui. Mais elle a été priée de faire demi-tour par les militaires qui ont encerclé la maison de l’opposant depuis environ cinq jours.

L’ambassadrice américaine, Natalie Brown est arrivée jusqu’aux portes du domicile de Bobi Wine avant d’être refoulée par une rangée de policiers en tenues anti-émeutes. Dans un message publié sur Facebook, elle explique avoir voulu vérifier la santé et la sécurité de l’opposant, Robert Kyagulanyi de son vrai nom, qui s’était plaint de manquer de nourriture. Car depuis l’élection présidentielle de jeudi dernier, la maison de Bobi Wine est encerclée par des forces armées.

« Malveillance »Oug

Mais la tentative de l’ambassadrice Brown de venir en aide au principal rival de Yoweri Museveni a suscité une vive réaction du pouvoir en place. Le porte-parole du gouvernement ougandais Ofwono Opondo l’a accusé de « malveillance » et a exhorté la diplomate américaine à respecter les règles diplomatiques. Il faut dire que depuis sa prise de fonction durant la campagne électorale, Natalie Brown s’est montrée assez critique envers les autorités ougandaises, n’hésitant pas à dénoncer le harcèlement des candidats de l’opposition et l’assignation à résidence de fait de Bobi Wine, même si Kampala affirme que c’est avant tout sa propre protection.

Pas de leçon à prendre

Dans une tribune publié dans un journal pro-gouvernemental, le porte-parole a balayé les critiques de madame Brown, et a rappelé que l’Ouganda n’a pas de leçons à prendre des États-Unis en matière de démocratie, notamment après les allégations de fraude mensongères proférées par Donald Trump et les violences du Capitole.

rfi