L’affaire de l’opposant politique Ousmane Sonko, accusé de viol avec menace, a secoué Dakar toute la journée d’hier. Alors que celui qui arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2019 nie les faits et qu’il a refusé de se rendre à sa convocation à la gendarmerie, ses sympathisants et les militants de son parti le Pastef se sont rassemblés devant son domicile dans le quartier Cité Keur Gorgui, et ont affronté les forces de l’ordre qui essayaient de les disperser.

Pierres jetées, pneus et voitures brûlés contre gaz lacrymogène et jets d’eau. Les affrontements entre les militants d’Ousmane Sonko et les forces de l’ordre se sont répandus dans plusieurs quartiers de Dakar.

Ibrahima Dia, sympathisant, est venu dénoncer une machination politique contre le leader du Pastef le parti d’opposition. « Tout ça, c’est des complots. Ils ont déjà liquidés beaucoup de politiciens : Idrissa Seck, Khalifa Sall, Karim Wade… Il ne restait qu’un seul espoir, une seule opposition, Ousmane Sonko. S’ils l’éliminent, le Sénégal n’aura plus d’opposition. »

À quelques rues du domicile d’Ousmane Sonko, son chargé de protocole Djibril Gueye Ndiaye est bloqué à l’extérieur. « Je peux pas rentrer tellement ça a dégénéré. Au début c’était calme, la foule était énorme, puis des voitures et des pneus ont été brûlés. Ousmane Sonko nous a instruit de parler aux militants et de leur dire de respecter les mesures barrière. »

La police assure avoir été là pour disperser un rassemblement non autorisé et non pas pour arrêter Ousmane Sonko. L’opposant politique ne s’est pas présenté à sa convocation par la gendarmerie nationale confirme son avocat Maître Bamba Cissé. « Il faudrait nécessairement que l’Assemblée nationale soit saisie afin que l’immunité du député Ousmane Sonko puisse être levée. Tout le monde sent le complot, il est impossible que des faits de viol aient pu être commis à cette heure-là et à cet endroit-là, ni dans les circonstances décrites par la victime. »

Ousmane Sonko devrait porter plainte ce matin contre la masseuse qui l’accuse de viol.

RFI