Assis à terre, des ardoises en mains, avec de la craie péniblement obtenue, les enfants de la localité de N’Tébê essayent lamentablement d’imiter les autres qui étudient aisément. Dans ce village relevant de la sous-préfecture de Kamsar, dans Boké, il a fallu l’initiative d’un jeune volontaire de la zone pour que les apprenants connaissent aussi l’école. N’éyant aucun établissement d’enseignement, N’Tébê se contente donc d’une Cabane construite à cet effet, avec des piteuses conditions.
Interrogé par maguineeinfos.com, l’initiateur, également enseignant, n’a pas hésité de nous exposer une alarmante situation. Sans soutien moral, ni financier, le jeune formateur était sommé de faire payer les parents d’élèves pour se trouver du matériel d’enseignement. Mais, même à seulement 10.000GNF par élève et par mois, les parents peinent à trouver régulièrement cette somme, compte tenu du faible revenu.
« Nous sommes dans un village(N’Tébê) qui n’a jamais eu d’école depuis le temps de Sekou Touré. Pour que nos enfants puissent étudier, il faut qu’ils traversent un fleuve pour aller dans un autre village. Mais la traversée n’est pas facile pour les enfants. Donc c’est pourquoi j’ai pris l’initiative de réunir les enfants dans une Cabane pour les former. Ils sont des dizaines, repartis de la première à la troisième année », a d’abord expliqué Papus Julien Mansaré.
Selon lui, les conditions dans lesquelles il donne du savoir aux enfants de ce village, sont en réalité indescriptibles. C’est donc une localité oubliée.
« Nous étudions dans des conditions extrêmement difficiles. Il y a d’abord des problèmes liés au manque d’abris, de matériels d’enseignement et même de soutien moral. Ensuite, nous sommes confrontés à des problèmes de faible revenu des populations qui y vivent. Par exemple, je réunis ces enfants ici. Chacun paye 10.000GNF à la fin du mois. Mais il arrive souvent des moments où les parents disent qu’ils n’ont pas eu les 10.000GNF. Il en est de même pour le matériel. Il y a des parents qui n’ont pas le prix de craie ni cahiers pour leurs enfants. Quand tu leurs dit d’acheter un cahier à 2.000GNF pour un enfant, c’est un problème », poursuit-il sa lamentation.
Au micro de maguineeinfos.com, Papus Mansaré déplore le manque d’attention de la part des autorités du secteur. Il affirme d’ailleurs avoir lancé beaucoup d’appels à l’aide. Mais ce sont des appels qui tombent souvent dans des sourdes oreilles.
« Avec toutes ces conditions déplorables, on ne bénéficie d’aucun soutien des autorités. Chaque responsable qui vient constater, se contente à faire des promesses. Mais par la suite, on ne voit rien. Personnellement, j’ai lancé un appel aux autorités et aux bonnes volontés. J’ai même envoyé des affiches à Kamsar et Boké. Mais généralement, les gens ne font que promettre. Nous demandons aux autorités de nous aider, car, ces enfants là aussi, ont besoin de formation. Ils sont en manque de moyens. Ils doivent urgemment être soutenus », exhorte notre interlocuteur.
Il faut signaler que cette région où on peine à étudier, regorge plusieurs sociétés minières à dimensions internationales. Mais, les enfants de N’Tébê restent pour l’heure, dans une situation de désarroi. L’appel est donc à nouveau lancé, aux autorités du pays, plus particulièrement, à celles en charge de l’éducation.
Siradio Kaalan Diallo pour maguineeinfos.com