Cette question mérite toute notre attention. En tout cas, dans une démocratie fonctionnelle, le rôle de l’Institution judiciaire est essentiel pour la stabilité, la paix et la cohésion sociale.
Malheureusement, de par ses agissements, la justice guinéenne est devenue une menace réelle pour la paix et le processus de démocratisation de notre chère Guinée. Elle est prompte à traquer, à juger et à condamner tous nos compatriotes qui critiquent et s’opposent ouvertement à la gouvernance chaotique du régime Condé. La dernière en date est l’arrestation illégale de monsieur Amadou Diouldé Diallo, grande voix de la presse sportive du pays.
Ils sont aujourd’hui 260 guinéens qui ont perdu la vie dans les différentes répressions de nos forces de défense et de sécurité, d’autres gravement blessés voire handicapés à vie. Des gens pour lesquels la Justice guinéenne est incapable d’assurer la tenue d’un procès juste et équitable. C’est en cela que la formule de « fabrique de l’impunité » retenue par Amnesty International prend tout son sens s’agissant des violations graves et massives des droits de l’homme dans notre pays .
Sans oublier les détenus politiques qui subissent actuellement des conditions de détention inhumaines et dégradantes au 21ème siècle. Quatre d’entre eux y ont perdu la vie faute de soins.
Il importe d’ailleurs de rappeler que ces détenus politiques croupissent dans les geôles du regime Condé sur la base de chefs d’accusations aussi grotesques que fallacieux, poussant ainsi la haute-commissaire aux droits de l’homme des Nations, Michelle Bachelet, à parler de « fausses accusations » les concernant.
Lorsqu’il s’agit des soutiens du pouvoir, la justice reste silencieuse. Qui ne se rappelle pas des périodes troubles de 2013 à 2015 où certains soutiens du pouvoir, à visage découvert, ont incité à s’attaquer aux différents marchés de la capitale ?
Alors que les injures publiques sont des délits prévus et punis par les lois guinéennes, les N’gnelloye se sont illustrés dans la pratique par des injures abominables contre le Président élu , leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), monsieur Cellou Dalein Diallo et son épouse madame Halimatou Dalein Diallo.
Que dire de certains cadres de l’Administration publique qui continuent à traiter certains de nos concitoyens d’étrangers dans leur propre pays? Je ne parle même pas de cette association dénommée « labé-sangni » qui s’attaque régulièrement et impunément aux biens privés des citoyens pour, dit-on, une récupération des terres qui appartiendraient à une certaine communauté?
Ils sont de plus en plus nombreux aujourd’hui les Guinéens qui ne font pas confiance à notre Institution judiciaire à cause de tous ces agissements qui constituent des violations graves des droits et libertés fondamentaux. Or, on n’arrivera jamais à construire la paix en institutionnalisant l’injustice.
Une Guinée unie, travailleuse, solidaire et heureuse passera nécessairement par une justice fiable, équitable et au service de la loi, une justice à même d’assurer l’égalité devant la loi de tous les guinéens. C’est à cette condition que nous nous rapprocherons d’une paix durable et pas à coup de formules incantatoires vides de sens.
Par Souleymane Konaté, Coordinateur adjoint de la cellule de communication de l’UFDG.