Depuis un certain temps, les jeunes de Labé se trouvent pris en « otages » par une activité, jusque-là méconnue du grand public. Le Slam n’ayant pas été parmi les les activités courantes de notre société, certains jeunes ont pris l’initiative de se lancer dans ce qu’on appelle autrement « l’art oratoire ». Dans la ville de Labé, où cet exercice se fait valoir sans difficultés, les jeunes font la course pour se distinguer, à travers des œuvres admirées par de nombreux citoyens.
Pour mieux s’imprégner de cette question, votre quotidien en ligne a interrogé, l’un des pionniers du Slam, qui a inspiré à travers ses Poèmes en langue Poular et française. Avec Oumar Sadjo Diallo, nous avons fait un zoom sur cette activité, qui finit par s’emparer de la jeunesse dans toute la ville. Ce slameur a tout d’abord donné son point de vue sur cette notion, expliqué sa motivation et a également étalé le véritable sens du Slam.
MOTIF DE NOTRE INTERLOCUTEUR DE S’ÊTRE LANCÉ DANS CETTE ACTIVITÉ
Le slam pour moi: {{c’est un art oratoire qui permet de partager un sentiment de bien-être ou de mal-être, à un auditoire}}. Donc c’est cet esprit de partage qui m’a motivé à épouser cet art qui, aujourd’hui occupe les pensées. Au-delà de cela, force est de souligner que le slam permet de travailler l’écriture sous toutes ses formes. Il permet d’apprendre à écouter les autres.
Le slam développe la faculté de penser et d’analyser une situation où un sujet donné.
Le slam donne la latitude aux slameurs d’écrire librement un texte et de s’exprimer publiquement devant un auditoire. Le slam insuffle la confiance en soi et aide à transcender ses peurs.
RAISONS DE L’ADHÉSION MASSIVE DES JEUNES DE LABE DANS CETTE ACTIVITÉ
Aujourd’hui le Philanthrope (notre interlocuteur) est vu comme l’ambassadeur du slam au foutah.
Et vu que je fais partie des précurseurs de cet art oratoire en Guinée, et sachant que le slam est un instant de partage, je me suis fait le devoir de partager ma petite connaissance avec les jeunes de Labé qui, avant écrivaient des textes mais qui ignoraient tout du slam. Donc pour un début je me suis battu pour imposer le slam à Labé en participant à des concerts de rap et de danchal. Et plus loin, j’ai organisé plusieurs séances de formation et c’est à travers mes différentes prestations scéniques et les différentes formations partagées, que les jeunes de Labé ont eu un cœur d’artichaut pour le slam. Aujourd’hui je suis pris comme un modèle incontournable de cet art en Guinée et un idole pour plusieurs jeunes slameurs de Labé. Je dirais qu’aujourd’hui c’est une fierté pour moi de voir plus d’une soixantaine de jeunes slameurs à Labé.
Et l’aventure ne fait que commencer, car j’ambitionne multiplier les formations pour toucher toutes les préfectures de la région pour un premier temps, après, les autres régions.
LEÇON DE MORAL À TIRER DU SLAM
Le slam est avant tout un art éducateur unificateur mais aussi dénonciateur.
Et toute personne qui peut lire et écrire, quelque soit sa classe d’âge ou son appartenance, quelque soit son niveau d’étude ou sa profession. Ça touche tout le monde. Le slam est donc un art universel qui est à la portée de tous.
OBJECTIF RECHERCHÉ DANS LES TEXTES DE SLAM
Le slam permet de véhiculer des messages. À travers le slam on peut conscientiser les jeunes, interpeler les autorités, il peut aussi formuler des recommandations. A travers le Slam, on peut dénoncer les tares de la société mais aussi apporter des pistes de solutions.
Entretien réalisé par Siradio Kaalan Diallo pour maguineeinfos.com