Après 10 ans de gouvernance chaotique caractérisée par la répression, la corruption, l’exclusion et le détournement des deniers publics, le gouvernement guinéen a réussi à entrainer des milliers de familles dans la précarité et à les y installer durablement.

Ils sont de plus en plus nombreux ces guinéens qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts à cause de la médiocrité et le pilotage à vue de ceux qui ont confisqué notre appareil étatique.

Ajouter à cette réalité, les conséquences négatives de la COVID-19, la résurgence de la maladie à virus Ebola et la fermeture fantaisiste des frontières dont le seul but est de maintenir le peuple dans sa grande majorité dans la précarité pour mieux le contrôler.

C’est dans cette situation difficile que le gouvernement guinéen, dans sa logique d’appauvrissement des guinéens, a décidé, à travers ses bulldozers, de détruire, au mépris de la loi et de la souffrance de nos concitoyens, les commerces et les habitations privées pour, dit-on, récupérer les domaines de l’Etat et libérer les emprises publiques.

Si l’expropriation pour cause d’utilité publique est une règle bien établie en droit administratif, elle doit intervenir en contrepartie d’une indemnisation juste et préalable.

Les opérations en cours violent les lois qui régissent le domaine foncier en Guinée et contribuent dangereusement à augmenter le nombre de pauvres en Guinée.

Pour un gouvernement sérieux et soucieux du bien-être social, désireux de lutter efficacement contre l’occupation des domaines de l’Etat et des emprises publiques, il faut nécessairement remplir les préalables suivants :

Primo, identifier, arrêter et traduire en justice tous les cadres véreux de l’administration concentrée et déconcentrée, mêlés à la vente illicite des domaines de l’Etat.

Secundo, remplir toutes les conditions de recasement et de dédommagement des occupants détenteurs des actes légaux.
Pour les emprises publiques, contraindre les mairies qui percevaient jusque-là les différentes taxes des mains de ces vendeurs à les recaser. Elles sont complices de cette occupation illégale des emprises publiques.

Tertio, finaliser les opérations d’identification et de codification de tous les domaines étatiques à travers le pays pour éviter les mêmes erreurs au pays dans le futur.

En attendant, il faut rappeler que le chômage galopant, la pauvreté endémique, l’injustice et les crises politico-sociales sont de véritables motifs d’instabilité dans un pays.

Un gouvernement incapable de compatir à la douleur du peuple dont il tire pourtant sa légitimité ne mérite ni respect, ni obéissance!

Bienvenue dans la contrée du « gouverner autrement » slogan usurpé tout comme le pouvoir qui s’essaye à l’appliquer avec incompétence, maladresse et amateurisme.

Souleymane Konaté, Coordinateur adjoint de la cellule de communication de l’UFDG.