Le journaliste Almamy Kalla Conté de la radio nationale et du site Guinée live est trimballé en justice par le ministre Kiridi Bangoura pour diffamation par voie de presse. Pour rappel, tout est parti du détournement des 11 milliards de francs Guinéens qui citait à un moment le nom du ministre. Le journaliste a titré dans son article » Agriculture: quand un détournement de 11 milliards GNF colle à la peau de Kiridi Bangoura… Ce qu’il ne devrait donc pas faire.
Devant le tribunal correctionnel de Djenabou Donghol Diallo ce lundi 11 mars 2019 à mafanco pour sa deuxième comparution publique, le journaliste Almamy Kalla Conté a été de facto soumis à l’interrogation des différentes parties au procès pour justifier la véracité de ses allégations qui font d’ailleurs l’objet d’une poursuite judiciaire dans cette affaire. Interrogé sur la gravité de l’infraction commise, Kalla ne trouve aucune autre réponse que de clamer son innocence. Jusqu’à preuve du contraire, il reste ferme et soutient avoir recueilli les propos dans le but de les publier et cela, selon les règles déontologiques du métier de journaliste. Insistant sur ces questions, les avocats de la partie civile demandent au prévenu de fournir les preuves qui démontrent une quelconque implication du ministre dans ce détournement de 11 milliards qui s’annonce aussi fleuve.
Face à ces questions qui obligent à brandir les preuves, les avocats du journaliste trouvent plutôt d’autres moyens pour obtenir une échappatoire. Il s’agit de demander la comparution des témoins à la barre. Ce qui suscite toute la colère des avocats de la partie civile. «Nous, nous aurions souhaité que le renvoi soit fait avec l’optique pour l’audience prochaine que nous puissions plaider ce dossier mais puisque le tribunal est souverain, il en a décidé autrement. Ce n’est pas le feu à la maison, nous allons voir la décision que le tribunal va retenir relativement à la demande faite par le prévenu. A ce que nous sachions, en matière de journalisme et en matière de délit de diffamation par voie de presse, lorsqu’un journaliste rapporte les propos, il lui appartient de rapporter la preuve de ce qu’il a dit. Il n’appartient pas à la partie civile de venir dire non ce qu’on me reproche ce n’est pas vrai. Ce n’est pas à elle de justifier cela. C’est celui qui a rapporté les propos qui doit rapporter la preuve de ce qu’il a dit. Vous savez aujourd’hui, il y a certains journalistes qui sont à la solde de certaines personnes ou qui utilisent cette profession noble à leurs fins personnels. Il faudra mettre fin à cela.» Promet Maitre Sylla Ousmane un des avocats de Kiridi Bangoura.
Pour les avocats de la défense, il appartient aussi aux avocats demandeurs de prouver la culpabilité du prévenu cela bien sûr à travers des preuves. De l’avis de Maitre Salifou Beavogui, son client n’a fait que rapporter les propos issus d’une conférence de presse. Ce qui veut dire que ce chef d’accusation ne lui est pas imputable. «On lui a demandé de rapporter la preuve du détournement des 11 milliards de francs Guinéens mais bon ce n’est pas lui qui a parlé de détournement. Cette question a été posée lors d’un point de presse et par d’autres journalistes. Lui, il n’a fait qu’un compte rendu donc il n’est pas l’auteur de l’information portant sur les 11 milliards. C’est un faux procès qu’on lui fait, c’est un procès d’intention qu’on lui fait.» Révèle-t-il au micro de votre site d’information le www.maguineeinfos.com.
L’affaire est mise en délibéré pour décision être rendue le 18 mars prochain concernant la demande de comparution des témoins pour la défense du journaliste cité pour diffamation par voie de presse.
Pour maguineeinfos.com
BAH Mohamed