Arrêtés et mis sous mandat de dépôt à la maison centrale entre 2017 et 2018, les 20 accusés ont été appelés pour la première fois ce lundi, 29 mars 2021 à comparaître devant le tribunal criminel de Dixinn. Ils répondent dans le dossier d’assassinat de l’opérateur économique, Elhadj Abdourahamane Diallo, communément appelé Elhadj Doura. Ces personnes sont poursuivies pour Association de Malfaiteurs, Enlèvement, Séquestration, Complicité, Recèle, Abstention délictueuse, Blanchiment de Capitaux et Assassinat. Des faits prévus et punis par les articles 303, 784, 19, 20, 297, 298 et suivants du code pénal.
Au cours de cette première audience publique, il a été question d’identifier les accusés et énumérer les chefs d’accusation. Une lecture de l’ordonnance de renvoie et l’arrêt a été faite. Aussitôt dans cette première phase du procès, certains des accusés ont déjà reconnu les faits dont ils sont reprochés.
Cependant, malgré les différentes versions des présumés assassins, la défense bondit et annonce que le doute n’est pas synonyme de responsabilité de ce dont on accuse. « On ne condamnera pas ces accusés dans leur ensemble. Il y a eu deux décisions. La première c’est l’ordonnance du renvoi. Et la deuxième c’est l’arrêt. Cet arrêt a été rendu suite à des appels contre l’ordonnance du renvoi. Ce qui voudrait dire que le juge d’instruction et la chambre de contrôle d’instruction se sont des magistrats de doute. S’il y a de doute, cela ne veut pas dire qu’il y a responsabilité des uns et des autres. Il faut savoir que la responsabilité pénale est individuelle. Donc on peut renvoyer à l’audience publique pour que les débats aient lieu. Ainsi, le monde saura qui est responsable de Recèle, de complicité ou d’enlèvement. Donc c’est qui a été annoncé aujourd’hui. Il a fallu cette première étape, pour qu’on puisse évoluer dans ce dossier », a dit Maître Mohamed Abou Camara, avocat de la défense.
De son côté, la partie civile éclate de joie de l’ouverture de ce procès. Elle songe déjà à une association de malfaiteurs, qui a mis fin aux jours de l’opérateur économique. « Le dossier a été appelé aujourd’hui pour la première fois, il y a plusieurs enseignements à tirer. Le tout nous a fait comprendre qu’il s’agit véritablement d’une association de malfaiteurs. Parce que vous avez compris que sur 20 accusés, nous nous retrouvons avec quatre nationalités. Des guinéens en majorité, suivis des nigérians, des sierra léonais et un Malien. C’est comme si c’est l’Afrique de l’Ouest qui s’est retrouvée pour commettre ces crimes. Aussi nous nous retrouvons avec une litanie de professions, parce que les accusés sont de professions confondues. Parmi eux, il y a deux bérets rouges et pas les moindre, car il s’agit de deux militaires qui relèvent du Bataillon de la Sécurité Présidentielle. Donc c’était très inquiétant. Cela prouve combien de fois qu’en Guinée, nous vivons dans l’insécurité, parce qu’on ne peut quand-même pas imaginer que des militaires à ce niveau de corps d’élite, se mêlent à des bandits pour enlever une personne, la séquestrer et jusqu’à ce que mort s’en suit. Donc les accusés, certains ont reconnu les faits, d’autres les ont nié. Mais les débats vont édifier tout le monde », estime Maître Gabriel Kamano de la partie civile.
L’affaire est donc renvoyée au 12 avril prochain pour l’ouverture des débats.
Pour rappel, Elhadj Abdourahamane Diallo, communément appelé Elhadj Doura a été enlevé aux alentours de son domicile à Hamdallaye, le 05 décembre 2017, par des inconnus. A peine kidnappé, Elhadj Doura été conduit à Sonfonia,…, puis à Forecareah où il a rendu l’âme dans une case, selon les témoignages compilés par les autorités compétentes.
Siradio Kaalan Diallo pour maguineeinfos.com