Décidément, toute la vie de Alpha Condé est une succession d’impostures et de reniements. Dans les années 90, beaucoup de Guinéens avaient pris Alpha Condé pour le messie qui allait sortir le pays de la tournure autoritaire que prenait le régime de Lansana Conté. L’espoir fondé en lui était d’autant plus grand qu’il (Alpha Condé) avait la réputation d’être un grand intellectuel par beaucoup de jeunes étudiants de l’époque surtout et d’avoir été un des plus farouches opposants au régime de Sékou Touré. On évoquait partout sa condamnation par contumace et son long exil en France.

L’élection présidentielle de 2010, pour conquérir l’électorat de la Basse-Guinée et les nostalgiques de l’ère sékoutouréenne, il a mis en scène une sorte de recueillement sur les tombes des deux premiers Chefs d’État guinéens dans un souci de réconciliation nationale disait-il. Alors qu’en réalité, il avait des visées purement électoralistes. Inutile de revenir sur l’ethnostratégie qu’il avait développée entre les deux tours de l’élection présidentielle pour accéder au pouvoir. Pour continuer à garder l’électorat de la Basse-Guinée, il s’est toujours gardé d’émettre la moindre critique sur le Général Lansana Conté en personne. Lui qui était pourtant l’un des plus grands pourfendeurs du régime Conté et qui méprisait Conté parce n’étant pas bardé de diplômes universitaires comme lui et qui ne cessait de dire que ce régime avait tous les défauts du régime de Sékou Touré sans en avoir les qualités.

De nos jours, son discours a radicalement changé. Il impute la responsabilité de toutes les tares du régime Conté à ses cadres, du moins à ceux d’entre eux qui sont ses adversaires politiques. C’est comme si c’étaient les ministres qui dirigeaient le pays, décidaient tout et que le Président Lansana Conté n’avait aucun pouvoir de décision. « Lorsqu’on soumettait des documents à Conté, il demandait si c’était bon pour le pays avant de signer  » aime-t-il rappeler, réduisant ainsi le Général Lansana Conté à un président qui signait tout ce qu’on lui soumettait. Mais on sait que tout cela est purement politique. C’est encore une fois une stratégie visant à discréditer, sans y parvenir d’ailleurs, ses opposants en essayant de s’assurer le soutien des partisans de Conté.

Depuis quelque temps, il essaie de prendre le manteau du nationaliste comme Sékou Touré. Il essaie de créer de toutes pièces une crise avec des pays voisins comme au temps de Sékou Touré. Il oublie que non seulement le manteau de Sékou Touré est trop grand pour lui mais aussi que les temps ont changé. S’agissant d’ailleurs de ce dernier, il l’a dépeint d’une façon très négative dans son livre  » Guinée : Albanie d’Afrique ou néo- colonie américaine ». Mais dans ses calculs de politique politicienne, il pense rallier les sékoutouréistes à sa cause en tressant des couronnes au  » Responsable Suprême de la Révolution « . Au regard de sa manière de sa prise en otage du pays , on peut dire aujourd’hui qu’il a tous les défauts de Sékou Touré et de Lansana Conté sans avoir leurs qualités.

Sekou Koundouno responsable des stratégies et planification du FNDC /Membre Balai Citoyen /Membre AFRIKKI