Le cyclone tropical Idai a continué son passage dévastateur sur l’Afrique australe en frappant ce samedi 16 mars l’est du Zimbabwe, où il a fait au moins 31 morts, après avoir causé victimes et dégâts dans la ville mozambicaine de Beira.
« Nous avons perdu 31 Zimbabwéens à cause du #CycloneIdai », a rapporté le ministère de l’Information sur Twitter. Considéré comme l’un des plus puissants nés dans l’océan Indien depuis dix ans, le cyclone a balayé dans la nuit de vendredi à samedi la région de Chimanimani, près de la frontière avec le Mozambique.
Selon des chiffres compilés par la Protection civile locale, 71 personnes étaient encore portées disparues et près de 200 maisons ont été détruites par les vents violents ou les pluies diluviennes qui ont touché la province du Manicaland.
Une opération de l’armée était en cours pour évacuer près de 200 élèves de Chimanimani menacés par un glissement de terrain qui a endommagé leur dortoir. « C’est une opération très délicate », a indiqué le ministère de l’Information.
En visite à Abou Dhabi, le président Emmerson Mnangagwa a déclaré l’état de catastrophe naturelle dans les zones affectées.
Le cyclone Idai a fait une entrée fracassante sur le continent dans la nuit de mercredi à jeudi en noyant la ville de Beira sous des vents de 190 km/h et des trombes d’eau. Rues et routes inondées, toits envolés, poteaux arrachés, la quatrième ville du Mozambique et ses quelque 500 000 habitants étaient toujours samedi virtuellement coupés du monde, sans électricité, sans téléphone et sans aéroport.
« Coup terrible »
Au moins 21 personnes ont trouvé la mort, dont 13 dans la seule ville de Beira, selon le bilan encore très provisoire livré samedi par les autorités locales.
L’aéroport du chef-lieu de la province de Sofala a été « dévasté, selon un responsable de l’Institut national de gestion des catastrophes (DMNI).
Interrompus depuis jeudi matin, les vols à destination de Beira ne devraient pas reprendre avant dimanche au mieux, a-t-on appris de la compagnie qui gère les aéroports mozambicains.
Les rares secouristes qui ont réussi à rallier la région ont rapporté des destructions de grande ampleur. Bâtiments détruits, vitres brisées, magasins fermés… Des quartiers pauvres ont été « totalement écrasés », selon des bénévoles de la Croix-Rouge locale cités par leur Fédération internationale. Beira a pris « un coup terrible », ont-ils décrit.
L’évaluation des dégâts et du nombre de victimes en est encore à ses balbutiements mais le prix du passage du cyclone s’annonce déjà très élevé pour le Mozambique, déjà victime d’une grave crise financière.
Le président du pays Filipe Nyusi a exhorté la communauté internationale à lui venir en aide. « Nous exhortons (l’étranger) à ne pas cesser sa solidarité », a déclaré le chef de l’État, « certains de nos compatriotes souffrent et sont désespérés, nous devons raviver l’espoir, ce qui n’est possible que dans l’unité de tous les Mozambicains ».
Outre celles de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, des équipes sud-africaines et britanniques ont quitté la capitale Maputo en voiture pour tenter de rallier Beira, à plus de 1 000 km de là.
Importantes précipitations au Malawi
« La situation est désespérée mais on n’a pas encore de détails », confie un responsable de la Croix-Rouge sur place, Jamie LeSueur, « tout le soutien de la communauté humanitaire sera nécessaire au gouvernement du Mozambique pour réagir ».
Les autorités de Maputo avaient placé en début de semaine la région en alerte rouge en prévision de l’arrivée d’Idai et ordonné l’évacuation des populations les plus menacées.
Depuis le début du mois, le système dépressionnaire qui est associé au cyclone Idai a noyé le centre et le nord du Mozambique sous des pluies diluviennes. Avant l’arrivée d’Idai, leur bilan s’élevait à 66 morts, quelque 17 000 déplacés et plus de 140 000 sinistrés.
Les récentes précipitations ont également frappé le sud du Malawi voisin, où elles ont fait 56 morts, près d’un million de sinistrés et plus de 80 000 déplacés, selon le dernier bilan publié par le Département de gestion des risques. Les autorités locales ont monté à la hâte près de 200 camps de tentes pour accueillir les sinistrés, qui y vivent dans des conditions précaires à la merci du paludisme.
Jeuneafrique