A Laafou-Matakaou, district de Madina Gnannou, dans la préfecture de Koubia, dans la Région de Labé, c’est un véritable enfer que vivent les citoyens de cette localité. Dans ce village situé dans la préfecture de Koubia en moyenne Guinée, les habitants souffrent ouvertement sur le plan de l’éducation. A cause du manque d’infrastructures scolaires, plus de 300 enfants sont en attente d’être scolarisés. Ce, jusqu’à l’arrivée des deux seuls actuels groupes pédagogiques, au Collège.
En plein 21ème siècle, des élèves de cette localité se contentent d’un hangar qui servent d’École. Laafou-Matakaou qui compose trois secteurs pour une population très dense et très importante, puisque selon le président de l’APEAE, trois mosquées peuvent être construites dans cette localité, les enfants suivent les cours dans un semblant de Cabane, fait morceaux de bois.
Mamadou Mouctar Bah, le président de l’association des parents d’élèves de la localité explique les difficultés qu’ils traversent.
« Ça fait maintenant quatre ans depuis qu’on a commencé à utiliser l’école. Au départ nous avions inscrit 180 élèves. Depuis lors, aucun élève n’a été inscrit. Actuellement il y’a deux groupes pédagogiques qui étudient ici. C’est la 3ème année et la 4ème année réunies dans une seule salle de classe. C’est-à-dire, les deux groupes pédagogiques partagent la même salle de classe. Présentement il peut y avoir 300 à 400 enfants qui attendent d’être scolarisés mais, par manque de places, ils ne sont pas inscrits », rapoorte-t-il.
Selon ce président de l’association des parents d’élèves, c’est en présence de leurs autorités que les travaux de construction de ce hangar ont démarré et c’est l’ancien Maire même qui a fait la pose de la première pierre, pour sa construction. Construction rendue possible grâce au concours de tous les parents d’élèves, poursuit Mamadou Mouctar Bah.
« C’est nous les parents d’élèves qui avons construit ce hangar comme on a constaté qu’on ne trouve pas un bâtiment digne d’une école, pour ne pas que nos enfants soient comme nous leurs parents qui n’avons pas étudié. Mais, jusqu’à présent, c’est dans ce hangar que nos enfants étudient, nous n’avons bénéficié d’aucun apport de la part de qui que ce soit. Dans ce cas, il faut qu’ils attendent que ceux qui étudient là présentement partent au collège, pour qu’ils puissent eux aussi, à leur tour, être inscrits », fait-il savoir.
Selon toujours ce parent d’élèves qui s’est confié à nos confrères de la radio Espace Foutah, l’apprentissage de ces enfants sous ce hangar, est beaucoup plus favorable pendant la saison sèche. Mais, défavorable pendant la saison pluvieuse.
« Quand il pleut, les élèves ne peuvent pas y étudier. C’est des morceaux de bois qu’on est allés chercher à la rivière que nous avons utilisés pour garnir le hangar à l’intérieur. Mais, il se trouve que certains bois sont rouillés et les chaises sont gâtées. La plupart des élèves qui étudient sous ce hangar, c’est des orphelins. C’est ce qui complique davantage la situation, vu que ce sont les parents de ces enfants qui payaient les frais de scolarité de leurs enfants. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui beaucoup ont fini par abandonner, peu d’entre eux étudient là-bas actuellement », raconte toujours, ce responsable.
Les problèmes, ce n’est pas seulement au niveau de l’infrastructure, mais aussi du côté du personnel enseignant. Sur cette autre situation très lamentable, les parents d’élèves se plaignent de l’insuffisance d’enseignants, en depit de l’insuffisance d’insfrastructures scolaires dignes de nom.
« Il y’a un seul enseignant pour les deux groupes pédagogiques. Ce sont les parents d’élèves qui se donnent les mains pour le payer. Seulement cette fois-ci, FOUTAH KA MEEN nous a aidé à payer l’enseignant. Sinon c’est nous, qui nous débrouillons pour le payer. Dieu merci depuis qu’il a commencé à enseigner nos enfants, nous n’avons pas manqué de le payer à chaque fin du mois », se félicite tout de même cet interlocuteur.
Outre ces difficultés énumérées, s’ajoute aussi «le manque total d’eau et des toilettes. Heureusement pour nous, l’école ne se situe pas au centre où y’a beaucoup de monde sinon ça allait être très dur pour nous», affirme toujours le président de l’APEAE de Laafou-Matakaou ,qui soutient que le successeur de l’ancien maire qui a fait la pose de la première pierre est au courant de toutes ces imperfections, ainsi qu’à «toutes les autorités jusqu’au niveau de Conakry, sont au courant de cette situation».
Mamadou Mouctar Bah, qui dit ne pas être en mesure de dépeindre toutes les difficultés qu’ils traversent dans leur localité à cause de la profondeur du problème selon ces propres mots, lance un appel à l’endroit de toutes les personnes soucieuse du rayonnement de l’éducation en Guinée.
« Nous sollicitons l’aide de tout le monde, pour l’amour de Dieu, comme c’est pour l’éducation, celui qui le fait, il le fait pour lui-même », a-t-il lâché.
Le président de l’APEAE nous confirme ce matin, que le hangar et les tôles ont été emportés par la dernière pluie qui s’est abattue sur Koubia cette nuit et les citoyens sont à la recherche des tôles qui sont éparpillées partout dans la brousse.
En attendant qu’une solution à ce problème soit trouvée, c’est la croix et la bannière pour les citoyens de Laafou-Matakaou, préfecture de Koubia, dans la région administrative de Labé.
Mamadou Aliou Diallo