Que Nanfo Ismaël Diaby ait déclaré lors de son procès qu’il n’est pas musulman ou qu’il ne pratique pas l’islam, qu’il ait déclaré que son prophète n’est pas celui de l’islam, ne change rien au débat juridique. La question qui se pose est simple: quelle infraction a-t-il commise en priant dans une langue qui n’est pas l’arabe ? C’est la question que beaucoup de » nanfophobes » évitent soigneusement.
Dans tous les cas, il a été tellement acculé et persécuté qu’il n’avait d’autre choix que cette ligne de défense. Et celle-ci n’est pas aussi dépourvue de sens.
Par ailleurs, il faut éviter ce chantage qui consiste à assimiler la défense de la légalité dans son dossier au fait d’être un de ses adeptes ou disciples. La défense de la loi et des libertés des citoyens ne doit doit pas être à géométrie variable.
L’énergie que les uns et les autres déploient dans la défense de la légalité quand il s’agit des hommes politiques et des acteurs de la société civile devrait être la même dans le cas de Nanfo Ismaël Diaby.
La défense des droits et libertés des citoyens ne doit pas se faire en fonction de la tête de la victime. Une victime est une victime.
Maître Mohamed Traoré