Cela fait des mois que ses partisans attendent son retour au pays. Définitivement acquitté en mars dernier par la Cour pénale internationale, l’ancien président Laurent Gbagbo rentre à Abidjan le 17 juin, a annoncé le FPI-GOR lundi 31 mai.
Dans la salle des fêtes parée comme les jours de mariage, 400 personnalités du FPI, anciens ministres, ex-exilés, proches de Laurent Gbagbo sont réunis pour le 76e anniversaire du grand absent. Les heures passent, les discours se succèdent, ponctués par des artistes de renom venus célébrer l’acquitté de la Cour pénale internationale (CPI). Puis le secrétaire général du FPI-GOR, Assoa Adou, prend la parole et met un terme au suspense qui dure depuis des mois : l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo rentrera dans son pays le 17 juin après dix ans d’absence, annonce-t-il. « Le président Laurent Gbagbo m’a dit de dire aux femmes du FPI, à toutes les femmes de Côte d’Ivoire, à toute la nation ivoirienne, aux peuples africains, aux démocrates européens, tous ceux qui nous ont soutenus, que sa date d’arrivée en Côte d’Ivoire est le 17 juin 2021 », a-t-il dit, suivi d’un tonnerre d’acclamations.
Près de dix ans après son transfèrement à La Haye, Laurent Gbagbo s’apprêterait donc à rentrer dans environ quinze jours, à faire son grand retour dans son pays natal. Laurent Gbagbo a été auréolé par son acquittement définitif de la CPI des accusations de crimes contre l’humanité, ce qui a été vécu par ses partisans comme une victoire de leur champion sur ses adversaires politiques en Côte d’Ivoire et à l’étranger. La quasi-totalité de ses partisans, exilés depuis 2011, sont rentrés en Côte d’Ivoire.
Mais l’heure n’est pas à la revanche, assurent ses proches. Laurent Gbagbo revient pour faciliter une réconciliation dont il aurait été le chaînon manquant, selon eux. Le FPI avait déjà annoncé, fin février, un retour imminent de Laurent Gbagbo avant de se raviser.
Reste maintenant à savoir quelle forme prendra ce retour. Une polémique a enflé ces derniers jours à ce sujet. Les partisans du FPI veulent un retour triomphal et un accueil populaire. « Vous avez vu la ferveur dans cette salle ? C’est un peu ce que nous voulons lorsque Laurent Gbagbo va arriver. Que l’on permette aux Ivoiriens qui l’aiment, aux Ivoiriens qui souhaitent le voir, de le voir. Nous sommes persuadés, dans la discussion que nous avons avec les autorités, que l’accueil sera bon enfant. C’est un fils de la Côte d’Ivoire qui revient. Humainement, on devra permettre à ceux qui sont ses partisans et à tous les Ivoiriens d’organiser son retour et même de le fêter », explique Léon Emmanuel Monnet, président de la coordination du comité d’organisation du retour.
Un projet que les autorités et le parti au pouvoir, le RHDP, ne veulent pas, appelant à un retour plus discret. Le FPI affirme, de son côté, n’avoir pas encore discuté de cette question avec les autorités.
RFI