Décès ce lundi 14 juin 2021, à la Clinique Pasteur, du Général Facinet Touré, des suites d’une longue maladie.

Ancien des troupes françaises en Algérie, rentré au pays dès la fondation de l’armée nationale guinéenne, le capitaine Facinet Touré aura été cet homme qui a osé annoncer sur les ondes de « La Voix de la Révolution », à l’aube d’un certain 3 avril 1984, la fin du régime du Parti-État de Guinée, moins d’une semaine seulement après le décès à Cleveland (USA) du premier président de la République de Guinée, feu Ahmed Sékou Touré.

Porte-parole du CMRN (Comité militaire de redressement national) qui a pris le pouvoir à cette date historique, Facinet Touré sera un membre influent du gouvernement dont il occupera des postes stratégiques comme les Affaires étrangères ou les Travaux publics, jusqu’à sa disgrâce auprès du président Général Lansana Conté à la fin des années 80, qui le verra éloigné du centre du pouvoir et de la capitale comme Gouverneur de la Région forestière à N’Zérékoré.

Malgré un retour éphémère au gouvernement comme ministre de la Justice, garde des sceaux, la scission entre les deux hommes ira en s’approfondissant pour se voir définitivement consommée en l’an 1993, lorsque le Capitaine Facinet Touré se portera candidat à la première élection présidentielle multipartite en Guinée, à la tête de son parti politique (l’UNPG, Union nationale pour la Prospérité de la Guinée) qu’il venait de créer. Un candidat qui avait peu de chance de gagner le pouvoir suprême, tout comme l’ensemble des sept autres concurrents du Chef de l’État de l’époque. Mais qu’importe : il aura signé son nom à cet attelage historique du 19 décembre 1993 !

Suivra des années de traversée du désert jusqu’en 1998 et le Colonel Facinet Touré reviendra au-devant de la scène, au poste honorifique de Secrétaire général de la Grande Chancellerie de l’Ordre national du mérite.

Au crépuscule de sa vie, le Général Facinet Touré assumera les responsabilités de Médiateur national de Guinée.

À l’opinion nationale, l’homme était classé parmi les intellectuels remarqués de l’armée guinéenne, connu pour ses positions tranchées et sa gestion qui frise la rudesse militaire.

Repose en paix, mon frère et que Dieu accueille ton âme dans son paradis céleste !

Par Fode Tass Sylla