L’exploitation des enfants est un sujet Tabou à Kankan. Loin des nombreux colloques et conférences qui sont organisés à outrance, la pratique bat son plein au vu et au su des autorités à tous les niveaux. En ce mois de Juin dédié à la cause des l’enfant, notre rédaction vous propose une série d’éléments consacrés à la situation des enfants à Kankan. Ils sont généralement âgés de moins de 15 ans, mais ils connaissent déjà les coûts de la vie.
Leurs parents biologiques ou encore des proches, sont très souvent, à la base de leurs exploitations. Isiaka Diakité est un élève en 3ème année à l’école primaire centre mixte résident avec son frère au quartier kabada 1. Chaque jour, avant d’aller en classe, il doit d’abord vendre des sachets d’eau.
« Je fais la 3ème année à l’école primaire centre mixte, quand je dois aller à l’école le soir, je vends de l’eau glacée parfois 2 ou 3 paquets par jour », dit-il.
Son camarade Aboubacar Sidiki Diakité, lui vit avec ses parents biologiques au quartier Missiran. Il vent des sachets plastiques et ne fréquente pas l’école pour faute d’extrait de naissance, nous dira-t-il.
« Je ne fréquente pas l’école par ce que mon extrait de naissance est perdu quand nous avons déménagé à Missiran », a signalé l’enfant.
Fatoumata Keita âgée de 12 ans, est aussi une petite marchande ambulante. Elle réside chez sa tante maternelle au quartier Sinkèfara. A en croire ses dires, ses parents biologiques ne sont pas au courant de sa situation actuelle.
« La petite sœur de ma maman c’est elle qui détient un frigo. Parfois je gagne 20.000 fg ou 25. 000 fg de fois le jour que je fais pas beaucoup de vente, elle crie sur moi », explique-t-elle.
Enfin Alama Sanoh, ne connais pas son âge. Néanmoins, elle prétend être élève en classe de 2ème année à l’école primaire Hadja Maciré et vient d’un village situé à quelque kilomètre du centre ville, pour aider sa sœur à vendre des taros.
« Moi je viens de Gbérékoroni à Horokoroni. En réalité, je ne connais pas mon âge, ma maman est au village. Je vends des taros », dit –elle lamentablement.
A préciser qu’aucun contrôle n’est fait par l’Inspection régionale de l’enfance pour tenter de faire face à ce phénomène en pleine expansion.