La rédaction de maguineeinfos.com, à travers son correspondant régional, vous emmène à Dalaba, à la découverte de l’histoire de cette ville de la région naturelle de la Moyenne-Guinée. Cette préfecture appartient au gouvernorat de la région administrative de Mamou. C’est aussi un territoire situé entre le fleuve Konkouré à l’Ouest et le fleuve Dombélé à l’Est, dans la sous-préfecture de Kankalabé. Pour en savoir tout sur Dalaba, nous avons rencontré l’un des personnages les plus anciens de cette localité.
Elhadj Ibrahima Bah est celui qui va nous raconter l’histoire de cette préfecture, l’une des plus importantes du pays. Elhadj Ibrahima Bah est enseignant d’Hitoire et Géographie au niveau lycée. Il a servi pendant plus de 45 ans dans l’administration guinéenne, avant d’aller à la retraite.
Il est également la deuxième personnalité du secrétariat préfectoral des affaires religieuses de Dalaba. Avec lui, nous décortiquons toute l’histoire de Dalaba, érigé en préfecture en 1948.
ORIGINE DU NOM DALABA
« En réalité, le nom Dalaba vient de la langue des premiers habitants, c’est-à-dire les Djallonkés, qui signifie la Grande Marre. Effectivement à côté du village qui porte le nom Dalaba, y avait une Marre très étendue. Une Marre que les Djallonkés de l’époque qui n’étaient pas musulmans, venaient adorer et qu’ils considéraient les esprits de la Marre, comme leurs « dieux », comme leurs bienfaiteurs. A côté il y avait une grotte. Dans la grotte il y avait une source et cette source était réputée être une source qui pouvait être à l’utilisation de ce mot guérir les goitres. Une personne était toujours là qui et elle était la seule habilitée à puiser de l’eau et donner à ceux qui souffraient de cette maladie de Goitre. Donc, Dalaba n’est pas un nom récent, c’est un vieux nom. C’est un nom qui nous a été légué par les premiers habitants ».
PREMIERS HABITANTS DE DALABA
Dalaba, comme nous le raconte cet éminent historien et enseignant à la retraite, Elhadj Ibrahima Bah, est une ville qui n’était pas habitée par les peulhs à l’époque, comme beaucoup pourraient le prétendre.
« C’étaient des Djallonkés mais il y avaient aussi des Koniaguis, des Tandas. C’est ainsi que vous retrouvez aujourd’hui un des villages qui porte un nom Tanda, le nom Tangama. Tangama veut dire au dessus de la montagne, dans la langue Tanda. Cela signifie, c’est parce qu’ils avaient habité là, qu’ils ont donné le nom à ce village ».
Apparement, l’histoire de Dalaba est exceptionnelle et hors du commun. Parmi les neuf provinces qui constituaient le royaume théocratique du Foutah Djallon, trois parmi-elles relevaient du territoire de Dalaba.
« Dalaba a une histoire glorieuse et a une particularité notoire. Après donc l’invasion des peulhs et la création du Foutah Théocratique, alors Dalaba a vécu une histoire glorieuse dans le passé et se situe au cœur du Foutah Djallon. Parmi les neuf provinces qui avaient été créées dans le Foutah Théocratique, trois des neuf appartinrent à Dalaba. C’est d’abord la province de Fougoumba, la province de Kébaly et la province de Kolladhé, devenue Kankalabé. Chacune de ces provinces avait sa particularité dans l’histoire du Foutah. Prenons Fougoumba qui était la ville sainte de Foutah Djallon et sa mosquée, le sanctuaire des Almamy, chefs suprêmes du royaume recevaient l’investiture spirituelle traduisant le célèbre couronnement, en présence de tous les représentants du Foutah. Chacun des chefs présents avaient une tâche précise. Au chef du Diiwal (province) de Fougoumba, revenait le droit du pouvoir de consécration. Il était aussi en quelque sorte le gardien suprême de la loi, veillant à ce que rien dans la vie publique sociale et politique du Foutah ne fut fait en contradiction des prescriptions religieuses ».
Parmi ces neuf provinces, Dalaba avait l’une des plus importantes qui constituait d’ailleurs, la capitale religieuse du Foutah Djallon, rappelle l’interlocuteur de maguineeinfos.com.
« C’est à Fougoumba que pour la première fois que le Coran fut traduit en Poular. Ce territoire fut considéré comme neutre. Il y était interdit de faire des préparatifs de guerre ou porter des armes. C’est ainsi le siège du grand conseil de Foutah tous héros de Talansan, les Sériyankés ou marabouts de Fougoumba et les Seydiyankés ou Almamy résidents à Timbo descendant tous, d’une même souche, les premiers sont les descendants de Fodé Seeri et les seconds de Fodé Seydi. C’est parmi les Seydiyankés que furent toujours choisis les Almamy et c’est aussi parmi les Seriyankés que le choix des chefs de la province de Fougoumba fut fait. Chacune des deux provinces n’a jamais été dirigée que par les membres de deux familles considérées comme les nobles du pays. C’est à Fougoumba que revenait le devoir de consécration de tout Almamy élu à Timbo pour son couronnement devant tout le Foutah réuni ».
LE DÉROULEMENT DE LA CÉRÉMONIE DU COURONNEMENT DES ALMAMY…
La cérémonie du couronnement se déroulait de la manière la plus belle et la plus agréable. C’était une ambiance hors paire.
« La cérémonie se déroulait aussi, ainsi qu’il suit: le couronnement avait lieu devant tout le Foutah réuni et se déroulait dans la simplicité exaspérante. Pas de couronne de simple bande de cotonnade, un sceptre noir à pomme d’argent avec un fer au bout, une couverture fournie par la province de Bhouria. Chaque province devait fournir un turban. Du matin au soir, la Tabala résonnait sans arrêt après donc les prières du milieu du jour, l’Alpha de Fougoumba aidé des autres marabouts du Foutah, nouaient un à un, les neuf turbans sur la tête de l’Almamy et laissaient pendre sur le côté droit de la poitrine, un pan du ruban, celui fourni par Timbo. Sortant dans la cour de la mosquée, l’Almamy faisait sa première profession de foi. Il disait: «je loue Dieu, je remercie Dieu. Vous venez de me consacrer Almamy du Foutah Djallon. A mon tour je redonne à chacun sa part. Que chacun garde son enclos, sa marque, sa bergerie. Celui qui pénètre dans l’enclos d’un autre, saisissez-le et emmenez-le jusqu’à moi, afin qu’il soit jugé selon le livre. Dans la communauté musulmane que tout soit juste et franc. Si tous ne peuvent l’être, que les chefs eux, le soit. Il faut reconstruire les mosquées, poursuivre inlassablement à la guerre sainte», disait-il. Après donc la cérémonie, il se retirait dans sa case pendant sept jours. Et entre en retraite de silence et de jeûne, de continence. On disait cela en poular, «Oufnagol». Pendant cette période, il restera là, sans communiquer avec l’extérieur. Chaque matin les marabouts de Fougoumba entraient dans la case et lui ôtaient le turban, pour le lui laisser en fin de compte que celui de Timbo fit-il était le chef direct. Des gens venaient jeter dans la cour et dans la case des grains de riz, de fonio, de mil, de maïs, d’arachides pour souhaiter la prospérité de l’Almamy et pour tout le Foutah que leurs greniers soient pleins et que les jarres et la paix florissent dans tout le pays. A partir de ce jour, l’Almamy devait présider toutes les prières et c’est ainsi que furent couronnés les différents Almamy qui ont régné sur le royaume de Foutah Théocratique pendant les deux-cent ans que dura la vie du royaume ».
LA PROVINCE DE KEBALY
C’est dans cette province que les guerriers conservaient leurs bagages lors de la guerre sainte en vue de la conquête de l’islam, nous enseigne Elhadj Ibrahima.
« Kébaly, province peuplée d’hommes discrets et honnêtes était le lieu où les bagages des guerriers étaient gardés au cours des expéditions en guerre sainte. Au tiraillement du trône pour la candidature et à l’investiture du premier Almamy du Foutah Théocratique, Alpha Moussa Sow chef du Diiwal (province) qui eut une attitude responsable que l’Almamy Karamoko Alpha de Timbo apprécia, c’est ainsi que dès son investiture, il donna à Kébaly le privilège de clôturer toutes les séances de réunions, de conférences des chefs du Foutah Théocratique. Kolladhé, actuellement Kankalabé et Bodjé étaient le territoire de grâce. Tout condamné à mort au Foutah qui s’y refusait onze mois durant, était automatiquement gracié. Les marabouts de Bodjé cadis ou juges étaient reconnus pour leur compétence en matière de justice. On avait toujours recours à eux pour trancher toutes les affaires difficiles qui n’avaient pas trouvé solution dans toutes les autres provinces. Leur verdict était sans appel. C’est pour dire quel honneur et quel privilège ce territoire eut dans le passé glorieux du Foutah Djallon, où des populations de toutes les communautés linguistiques ont cohabité et vécu en harmonie sans jamais enregistrer de discorde ».
C’est sur ce territoire que le poste administratif de Ditin, (une sous-préfecture de Dalaba), fut créé.
« Ayant en commun la religion musulmane, qui dit que, n’est meilleur devant Dieu que celui qui a la foi la plus ardente et qui accomplit la dévotion à Dieu la plus parfaite. Ces populations n’ont eu pour soucis que de mieux faire pour mieux mériter devant Dieu. C’est pourquoi les liens matrimoniaux sont noués et le métissage est parfait. Quand on partage, chacun connait sa part et il en a toujours été ainsi. C’est donc sur le territoire regroupant les trois importantes provinces du Foutah Théocratique, qu’en 1898, l’administrateur Dobeck Man, créa le poste administratif de Ditin. Ce fut le second après celui de Timbo dont il dépendait. Outre ces trois provinces, celles de Bourwal Tappé, de Maci, de Bantighel et de Koïn furent rattachées à Ditin, devient alors, le centre très important. Ce fut là, le point de ralliement de tous les féodaux du Foutah central. Ces chefs avaient une autorité sans borne réduisant les populations à la misère noire suite aux exactions, aux fournitures obligatoires et aux travaux forcés de toute nature. Pour perpétuer la féodalité, les chefs de canton se réunissaient annuellement dans une localité de leur choix pour tirer les leçons du passé, affiner leur méthode pour plus de réussite. Ces réunions eurent lieu dans plusieurs localités avant de revenir définitivement à Dalaba ».
LE TRANSFERT DU POSTE ADMINISTRATIF DE DITIN VERS DALABA
Le poste administratif qui se situait à Ditin, fut transféré à Dalaba, par Thierno Oumar Diogo, le chef du canton de cette ville à l’époque, sous prétexte, que Ditin où il se trouvait, était éloigné de la route nationale Mamou-Labé.
« En effet, Thierno Oumar Diogo, chef du canton de Dalaba dont le sens politique était connu de tous, profita que la situation de Ditin étant dehors de la route Mamou-Labé et du mauvais climat du coin, pour transférer le poste administratif de Ditin pour Dalaba, la ville qu’il venait de créer. Ceci se passait en 1932. Aussitôt Dalaba qui jouit d’un climat doux et tempéré avec de belles forêts, une pluviométrie abondante et du brouillard presque toute l’année, prit de l’importance. Et en bâtisseur, Thierno Oumar Diogo sentant le besoin pressant en infrastructures, ouvrit de nombreux chantiers et les maisons poussèrent comme des champignons. Ainsi furent construits le centre islamique de l’État conval, aujourd’hui une cité en décrépitude et l’hôtel de chargeur réunis qui deviendra l’hôtel de Foutah Djallon et ensuite deviendra l’hôtel sub. La résidence de l’administrateur, l’école, le dispensaire, la poste, le camp des gardes, la cité des fonctionnaires à l’intercolo, la mosquée, le marché, l’abattoir et des cases d’hébergement pour de nombreuses personnes invitées à venir habiter la nouvelle ville et même des boutiques pour les commerçants ».
La construction de ces infrastructures, offre à Dalaba le visage d’une ville en pleine expansion. Une fois qu’elles sont terminées, Dalaba devint alors, la convoitise de tous les européens et des colonies d’Afrique occidentale qui, au lieu de rentrer en France pour leurs vacances, «venaient à Dalaba où tout était mis en place pour leur accueil et leur séjour agréable».
La construction d’une villa le long de Djibbiwol, par le gouverneur qui servait d’accueil aux hautes personnalités.
« En 1936, le gouverneur Blacher construit au bord de la falaise de Djibbiwol avec une vue panoramique magnifique sur la vallée Hooré Diooli, une superbe villa spacieuse et coquette. Cette villa d’une beauté extraordinaire, réunissait tout le confort possible pour l’hébergement d’une personnalité aussi importante que le gouverneur général de l’AOF qui arrivait parfois en hélicoptère ».
La construction à Tinka, par le fondateur de Dalaba, des cases les plus splendides au Foutah…
« Dans sa concession, à Tinka, Thierno Oumar Diogo Bah, le fondateur de la ville de Dalaba, avait les cases les plus belles du Foutah Djallon. Quelques jours avant sa mort en 1941, monsieur Jean Pousad en a fait une description parfaite. Ces cases bien faites ne sont ni trop grandes ni trop petites. Elles sont faites d’un mur circulaire entouré le long d’une véranda recouverte d’un toit de chôme. Il y avait plus d’une dizaine aussi belles les unes que les autres. Ces cases méritaient d’être citées car non seulement elles sont parmi les plus belles du Foutah, mais aussi le style est très homogène et les décorations sont parfaitement soignées et s’ordonnent autour d’un motif remarquable, la pyramide à degré. Les signes musulmans vers lequel on se tourne pour prier. On retrouve parmi l’influence de l’art musulman sur le décor, des murs et des toits mais pas de gravure de personnes ou d’animaux. Ceci n’est pas permis à l’islam. C’est ce style typique peulh que Thierno Oumar fit reproduire en bâtissant la grande case à palabre en y déployant tout le génie architectural peulh, à côté de la villa syli se dresse majestueusement la célèbre case à palabre ».
La villa Jeanine et la case à palabre ont été respectivement construites la même année, en 1936, par le gouverneur à l’époque coloniale, Blacher et Thierno Oumar Diogo fondateur de Dalaba.
Cette fameuse case à palabre dont l’importance dépasse l’entendement, a, à un moment donné, été confrontée à l’usure du temps. Usure du temps parfois provoquée par les intempéries de la nature, nonobstant que, l’une des plus grandes décisions de l’histoire de la Guinée, y a été prise par le responsable de la révolution, Ahmed Sékou Touré. C’est la suppression des chefferies traditionnelles en Guinée en 1957.
« Ainsi donc, nous disions que ceci fait que, Dalaba a obtenu une importance particulière, d’abord couvert de chôme, elle a résisté au temps mais les intempéries ne lui ont pas fait de cadeau car elle fut décoiffée d’une tornade il y a quelques années et le toit fut modifié et mis à deux étages couvert de tôles. Les murs et le sol furent décorés par une équipe nombreuse d’architectes locaux, qui mirent tout leur génie de leur imagination fertile de tout ce que le Foutah compte de type de figure décorative diverse. La décoration du plafond aujourd’hui disparu et le toit furent réalisées par l’équipe dirigée par Alpha Waliou Thiaguel et les autres équipes dirigées respectivement par Thierno Ibrahima Tangama et Thierno Amadou M’Biri ont participé à toutes les phases de construction et de décoration. Ces architectes chacun dans sa spécialité a déployé ce qu’il a pu le mieux faire, le résultat est donc incroyable, magnifique d’une beauté remarquable car elle n’a pas son égal dans tout le Foutah Djallon. C’est dans cette case qu’en 1957 que les responsables du PDG-RDA, notamment avec le responsable suprême de la révolution, Ahmed Sékou Touré ouré ont réussi à prendre une grande décision, celle de la supression des chefferies coutumières en Guinée à l’époque coloniale ».
La décision de la suppression de ces chefferies coutumières est née d’un doute émise sur elles, par Sékou Touré, qui estime que ces chefferies constituent en quelque sorte, la base arrière du colonialisme. C’est la suppression de ces chefferies qui aurait permis à la Guinée de rompre avec la colonisation.
« On estime que cette décision a été pour beaucoup dans la conquête de l’indépendance parce qu’aux dires des gens du PDG, c’est les chefs de canton qui étaient la croix de retransmission du colonialisme vers la base et que la suppression de cette croix là a permis aux populations de voir clair, de se remémorer de toutes les exactions et toutes les corvées qu’ils avaient à faire et donc ont opté sans condition pour l’indépendance ».
Quel rôle a alors joué Dalaba, dans le processus de la libération de la Guinée du joug colonial?
« Dalaba a participé vraiment à la prise de décision qui a permis à la Guinée de recouvrer son Indépendance. Donc dans cette case, il y a eu plusieurs choses. La case à palabre, c’est là où tous les chefs de canton, le gouverneur et les administrateurs coloniaux se retrouvaient. C’est là où on a pris la décision de la suppression de la chefferie. C’est là où on a pris la décision de conquérir l’indépendance. C’est en supprimant la chefferie qu’on a favorisé l’accès du pays à l’indépendance. Après cette décision le premier régime sous la direction d’Ahmed Sékou Touré, il a fait de la villa Jeanine, sa villa personnelle qu’il a appelée Villa syli et de la case à palabre, un lieu où il a fait visiter tous les chefs d’États qui ont foulé le sol guinéen. La Villa Jeanine, elle avait une légende, on disait qu’elle avait cent portes et cent fenêtres. Quand vous y entrez vous vous perdiez. C’est la première fois qu’on voyait une maison vitrée. Il y avait le moteur pour produire de l’électricité et il y avait un micro barrage pour produire de l’eau. Donc il y avait l’eau courante, il y avait de l’électricité. C’était des choses rares dans les années 1936, 1938, 1940″.
Plus d’une quinzaine de chefs d’État de pays étrangers ont alors visité la case à palabre.
« C’est ainsi que Silvanis Olympio, Modibo Keita, Mokhtar Ouldada, Kuame N’Kruma, Léopold Sedar Senghor, Amani Diori, Houphouet Boigny, Fidel Castro, Maurice Yameogo, Bembela, Gamal Abdel Nasser, William Tolbert, Milton Marguey, Julius Niéréré, Amadou Bello, Amadou Tafewa Balewa et bien d’autres chefs d’États encore, ont séjourné dans cette cité ou visité cette case. C’est d’ailleurs là que, s’est tenue la première réunion préparatoire de la création de l’organisation de mise en valeur du fleuve Sénégal. C’est sous la seconde République, que la villa fut pillée ».
Mais grâce aux fêtes tournantes de l’indépendance de la Guinée, les deux monuments, notamment, la Villa Jeanine et la case à palabre ont été réhabilitées. C’est ainsi donc que ces deux édifices ont pu renouer avec leur image d’antan.
CRÉATION DE LA VILLE DE DALABA
Des architectes de haut niveau composés de guinéens et des étrangers ont conçu la forme que devrait prendre la ville.
« Quand Thierno Oumar Diogo a créé la ville à partir de rien, c’est-à-dire, c’est un espace vide qu’il a trouvé. Bien-sûr à côté il y avaient les villages. A l’Est il y avait le village de Gossé, il y avait le village de Goubhy, il y avait le village de Tangama, de Yomou, de Biribiri et de Thiébheloy. Donc, ces villages-là entouraient l’espace vide qui n’était qu’une forêt épaisse avec des cavernes. C’est là donc qu’il a construit la ville de Dalaba. C’est des architectes du Sénégal et de Conakry qui sont venus tracer la ville et c’est ainsi que Elhadj Madiou, le frère de Thierno Oumar était le chef du chantier qui a supervisé la création de cette ville.
A Dalaba, vous verrez que la ville est en damier, c’est la première création ».
Après cette étape, Thierno Oumar Diogo, le fondateur de la ville de Dalaba a fait preuve d’un homme fédérateur et a fait appel à toutes les ethnies de la Guinée, sans distinction aucune, à venir habiter la nouvelle ville qu’il venait de créer.
Il attribue chaque quartier à une ethnie selon la culture de chacune d’elles et selon son activité professionnelle.
« Ainsi, Thierno Oumar en homme éclairé a fait venir toutes les ethnies de Guinée pour habiter Dalaba. C’est ainsi que le quartier qu’il a dédié aux Malinkés, on a appelé quartier Hérémakonon. Un autre quartier où il y avaient beaucoup de jeux et de danses, on l’appelait Bilidougou. Ça c’est les Soussous qui étaient les plus nombreux. Ailleurs il y avaient autres Sarakoullés qui étaient là et ce secteur on l’a appelé Baliboko. Bien-sûr il y’avait Tangama, il y avait Pellel Yéro. Pellel Yéro c’était la colline, c’est là où avait été implantée la première résidence. Mais aussi, il y avait Thiébheloy, il y avait Gossé, il y avait Goubhy. Donc ce sont tous ces habitants des autres villages que j’ai cités sont habités ce sont des habitants des peulhs mais, des forestiers sont venus. Pour certains, il les a installé dans le quartier Syli. Une grande équipe de cordonniers, des Malinkés, des Soussous, mais aussi des Diakankés qui exerçaient la profession de cordonnier eux il les a installé à Pellel Yéro. Actuellement, c’est là où il y a la Gendarmerie. Là également, il y avait le campement où tous les autres acteurs notamment, des forestiers étaient installés. Ses relations avec la forêt, il a fait faire disons les trônes des chefs par des forestiers. Ils ont taillé dans un bois des fauteuils, qui ont malheureusement disparu. Mais dans la case à palabre, chaque chef de canton avait son fauteuil et ce fauteuil avait la particularité d’être taillé dans une seule pièce. Il n y avait pas de clou et ça représentait une gazelle et une panthère. Malheureusement toutes ces choses ont disparu », regrette cet historien au micro de maguineeinfos.com.
BÉNÉFICE DE DALABA SUR LES BLANCS A L’ÉPOQUE COLONIALE
Le fondateur de Dalaba faisait toujours des consultations avant de prendre une quelconque décision. Cet esprit lui a permis de collaborer étroitement avec les blancs avec qui, il a fait de grandes réalisations dans la nouvelle ville.
« Thierno Oumar n’agissait pas seul, il était avec l’administration coloniale. Donc c’est avec les blancs qu’on a construit le premier sanatorium au chargeur. On a construit l’école, on a construit l’hôpital, on a construit le camp des parachutistes, c’est un camp d’entraînement des commandos para. Ceux-là qui étaient formés ici, dès après, ils allaient pour la guerre d’Algérie ou pour l’Indochine. Il y avait le camp des gardes, il y avait la résidence du commandant de cercle, il y avait la poste, parce qu’à l’époque, la poste jouait un grand rôle , il y avait le téléphone, il y avait le courrier par lettre. Il y avait aussi le cinéma. Au camp des parachutistes, il y avait un opérateur qui jouait les films au niveau du camp des parachutistes. Au niveau du centre ville, une autre salle de cinéma. Les blancs ont apporté à Dalaba aussi, la forêt. Monsieur Auguste Chevalier en 1908, est venu, il était l’ami de Thierno Oumar Diogo. Il était porteur dans ses bagages d’une essence étrangère, le pin ou le sapin. Donc, il a choisi à Goundoupi, qu’on a appelé aujourd’hui jardin chevalier, un espace où il a planté une dizaine de pins ».
Ce sont ces dizaines de pins apportés par Auguste Chevalier, l’ami de Thierno Oumar Diogo fondateur de Dalaba, qui constitue aujourd’hui, la racine ou le foyer par lequel Dalaba a pu reproduire des centaines d’hectares de pins à travers toute la ville.
« Et ces pins font aujourd’hui l’originalité de Dalaba. Au jardin chevalier, il avait également fait venir plusieurs autres essences exotiques. On y trouvait des benjoins, on y trouvait des eucalyptus, des cèdres, des platanes, de l’hévéa, des bambous, du Tonkin et des bambous de Chine. Toutes ces espèces vivent encore dans ce jardin qui avait été longtemps abandonné mais, qui par la force des choses est en train d’être réhabilité ».
LES VRAIES COMMUNAUTÉS DE DALABA
Dalaba est une ville cosmopolite où presque dans la majorité de son territoire, des ethnies différentes y demeurent.
« Dalaba appartient à toutes les communautés, aussi bien les peulhs natifs de Dalaba, mais que des forestiers, des Malinkés, des Diakankés, des Soussous, dont les parents sont venus les premiers et qui sont nés et ont grandi à Dalaba. Mais les vraies communautés de Dalaba ce sont les peulhs, ensuite les malinkés. A côté de Fougoumba, il y avait Kourou. C’est des Malinkés qui vivaient à Kourou. Il y avait Dalato. Dalato et Kourou c’est des communautés mandingues mais des musulmans mandingues qui étaient venus avec les peulhs, du temps très ancien avant l’implantation de l’islam au Foutah. Donc à Dalaba, il y a ces communautés, qui sont des communautés autochtones. Quand vous allez un peu partout dans toutes les sous-préfectures, à Kebali, à Bodjé, à Kankalabé, il y avaient des malinkés, des Djallonkés qui au paravant, étaient des païens que l’islam a réussi à islamiser et qui vivent aujourd’hui là-bas. Quand vous allez à Kankalabé vous avez les noms Minguia, Koleyah, Bhouriyah…, Vous avez des noms en Ya dans Kankalabé uniquement, c’est des gens d’une communauté des Djallonkés qui étaient les premiers habitants des localités. Toutes ces communautés vivaient en harmonie au point qu’aujourd’hui, le métissage est tel que, rare vous trouverez des familles où il n y a pas un Kouyaté, un Kanté, un Barry, un Condé…, Il y a un tel brassage, tous, ce sont mariés donc ont tissé des relations qui font qu’à Dalaba, les gens sont une famille », explique t-il.
C’est cette harmonie entre ces communautés qui a prévalu à Dalaba à l’époque, qui a fait d’elle, une ville cosmopolite qui n’avait jamais connu cette histoire de racisme, d’ethnocentrisme, d’exclusion et tous les enfants de Dalaba s’entendaient à merveille, rapporte notre interlocuteur.
LES PREMIÈRES ACTIVITÉS DES HABITANTS DE DALABA…
« Du temps lointain, c’étaient d’abord des cultivateurs et des éleveurs. On a dit Dalaba, c’est la grande Marre. La grande marre qui existait à l’époque, était un lieu sacré pour les premiers habitants. Il paraît que de cette marre, ils recevaient des moutons, des chèvres et même des chevaux. Donc ils venaient adorer leurs dieux là. Mais ces habitants étaient plutôt des païens qui ne croyaient pas en Dieu mais qui croyaient aux divinités. Ces gens-là adoraient le vin, la boisson…,mais c’étaient des grands cultivateurs. Tous les légumes que l’on mange en France se produisent à Dalaba. Des choux, des radis, même la fraise qui ne poussent nulle part en Afrique, sauf à Dalaba. Y avaient même des pommiers qui produisent des pommes, y avaient des cerisiers. Il y avait aussi toute cette gamme de carottes, de choux, donc il n’importaient plus ces légumes de la France, mais tout se produisait à Dalaba. Comme il y avait une compagnie à Fria, ils avaient même créé un petit aéroport à Dounkimagna, un petit avion venait de Conakry et de Fria tous les samedis, acheter tous les légumes et les transportait à Conakry. Donc, Dalaba était devenu important sur plusieurs plans. Sur le plan touristique, sur le plan de la gastronomie parce qu’à Dalaba avec la création de l’hôtel du Foutah Djallon, c’est là où les mets européens les plus récents étaient consommés. Nous jeunes à l’époque, on allait chercher de bois morts qu’on vendait pour avoir 10 francs, 50 francs, rien que pour aller s’offrir un plat à l’hôtel du Foutah. C’était pour nous un grand luxe ».
LA PARTICULARITÉ DE DALABA PAR RAPPORT AUX AUTRES PRÉFECTURES DE LA GUINÉE…
Dalaba a un privilège rare qui le transforme en une ville touristique par excellence.
« Dalaba est en hauteur, la ville a une altitude de 1202 mètres. Donc ce qui est possible à cette altitude, c’est la fraîcheur. Le climat particulier de Dalaba, c’est un climat qui n’existe pas ailleurs. Peut-être à Mali qui a une hauteur comme Dalaba. Mais la particularité c’est le climat doux et tempéré. Mais aussi c’est la présence des plantes exotiques, comme le sapin, l’eucalyptus, qui vivent à Dalaba que vous ne trouverez pas ailleurs. On a essayé de reproduire, puisque vous verrez sur la route de Pita on a mis des sapins qui n’ont pas la même taille, la même corpulence que les sapins d’Europe. Allez au jardin chevalier vous verrez des pins qui ont 40 mètres de hauteur. C’est même exceptionnel car même en Europe d’où on a fait venir ces pins, ils n’atteignent pas cette hauteur-là ».
C’est à cause justement de ce climat doux et humide que Dalaba faisait la convoitise des blancs qui qualifiaient Dalaba de la Suisse africaine. Tout simplement, puisque les montagnes, les plantes et l’humidité de la ville avaient une parfaite similitude avec le climat suisse. Ce n’est pas tout, il y avait aussi «le miel de Dalaba qui était réputé. Il y avait le miel de Diaguissa. Dans les archives françaises, ils ont indiqué que le miel de Diaguissa est le meilleur d’Afrique. Ça c’est par les arbres qui étaient là et qui produisaient un miel extraordinaire».
LES PATRONYMES QU’ON RETROUVE À DALABA…
« Vous avez Elhadj Sory Kandia Kouyaté, il est Kouyaté mais il est de Dalaba et vous verrez Moustapha Mamy Diaby, il est de Ditin, vous verrez Camara Ousmane, vous verrez Soumano Mamadou, vous verrez Traoré Ibrahima, vous verrez Soumah Boubacar, vous verrez presque tous les patronymes de Guinée. Y avaient même des forestiers qui étaient là, malheureusement certains parmi-eux ont pris même les noms peulhs. Parce que y en a qui sont là, Togba, y avait Bangaly Mara. Bangaly Mara sous le régime colonial est un forestier qui vivait à Dalaba. Il était spécialiste de l’élevage des serpents. Alors, partout où il y avait un gros serpent, il allait le cueillir. Malheureusement pour lui, il paraît qu’il y avaient des incantations qu’il lisait pour domestiquer les serpents. Alors vous savez il y a toujours des esprits malveillants, alors une fois, il prenait le serpent, il l’enroule autour du cou, il met sa main dans sa bouche, malheureusement, je crois quelqu’un a dû comme certains disent, détruire le charme qu’il avait et le serpent l’a mordu à la langue, donc il n’a pas survécu à la blessure. Bangaly Mara c’était un forestier mais qui était installé à Dalaba et qui avait tout à Dalaba ici ».
ORIGINE DU FONDATEUR DE DALABA
« Thierno Oumar Diogo est de la famille de Louda. Dans la conquête du Foutah, parce que ça s’appelait Djallonkadougou, il y avaient douze marabouts peulhs qui ont participé a la bataille de Talansan ( la bataille qui a abouti à la chute de Dianké Wali, ndlr), c’est à la bataille de Talansan que la victoire des musulmans a été la meilleure. A Talansan, l’arrière grand-père de Thierno Oumar Diogo, c’est-à-dire, Thierno Mo Kaala était parmi les douze marabouts peulhs qui ont participé à la grande bataille de Talansan. Après donc Talansan, Thierno Mo Kaala est revenu trouver que les habitants de sa localité sont retombés dans l’idolâtrie, il a essayé de pacifier. Lui il a eu des enfants. Son premier fils s’appelle Mody Mamdou Dian Danédio, il a un teint très clair. Ensuite Mody Nouhou, Mody Aliou et Mody Sounounou. C’est les quatre enfants de Thierno Mo Kaala qui étaient à Talansan. Et c’est Thierno Mamadou Dian Danédio qui l’a installé à Dalaba. Et c’est lui l’arrière grand-père de Thierno Oumar Diogo. Donc Thierno Oumar est issu de la famille féodale, la famille théocratique qui a implanté l’islam à Dalaba. Donc il incarne l’islam, il incarne disons la royauté. Depuis son arrière grand-père jusque maintenant là, et c’est Thierno Mo Kaala avec Ibrahima Sally Kilé, c’est eux qui étaient à Talansan. C’est eux qui ont implanté l’islam parce qu’après la bataille de Talansan, il fallait partager le pouvoir ».
C’est de l’idée de ce partage du pouvoir après la victoire des musulmans sur les animistes lors de la bataille de Talansan, qu’ils ont décidé de ne créer que neuf diiwés (provinces), alors qu’il y avaient douze marabouts au total, qui ont participé à cette lutte très rude et très cruciale pour le Foutah Djallon.
Comment alors partager ce pouvoir entre ces douze marabouts, alors que seulement neuf provinces sont prévues dans tout le Foutah ?
« Ils ont vu que Fougoumba était le grand-frère de l’Almamy de Timbo. Donc Kaala d’où était venu Thierno Mo Kaala notre arrière grand-père, était de Fougoumba. On ne pouvait pas dire à Thierno Mo Kaala d’être le chef de province sur le grand-frère de l’Almamy. Thierno a dit moi j’accepte de prendre juste mon village. Alors on a partagé la province de Kaala en deux. C’est-à-dire qu’on a donné une autonomie à Thierno Mo Kaala qui commandait Kaala, qui avait le pouvoir de commander Kaala, Dalaba, Hooré Diooly, Lélé, Kakory jusqu’à la pierre de Kirita à quelques kilomètres de Kindia. C’est quand ils ont pacifié, les Soussous sont rentrés dans l’islam, il a laissé la rive gauche de la Konkouré aux Almamy Soussous de la Basse-côte. Mais de Konkouré à Dombélé c’étaient les peulhs et c’était le Foutah Théocratique. Donc Thierno Oumar est descendant de la grande famille noble de Foutah Djallon, qui a participé à l’implantation de l’islam dans le Foutah ».
C’est ainsi donc, dans les années 1912 que le célèbre fondateur de la ville de Dalaba qui a plusieurs descendances, a acquis le pouvoir.
« De 1912 à 1948, Thierno Oumar était le chef de canton de Dalaba. Il a eu de nombreuses descendances et parmi ces descendants, il y a des illustres. Son premier fils était Mody Mamadou Alpha, le second c’était Thierno Ibrahima ».
Après le règne de Thierno Oumar, c’est Elhadj Ibrahima qui a été le chef de canton de Dalaba de 1948 jusqu’en 1957, date à laquelle, la chefferie traditionnelle a été supprimée en Guinée.
« Thierno Ibrahima, il a emmené à l’école, les fils de chef de canton. C’est là où il a fait sa formation, il est devenu un administrateur complet. C’est lui pour la première fois, qui a occupé le poste de vice-président de l’Assemblée territoriale française ».
Outre ces postes qu’il a occupés, il a occupé plusieurs autres pendant son vivant, avant de subir la rusée de la révolution qui l’a finalement emporté.
« Il a été gouverneur plusieurs fois, malheureusement il a été écrasé par la révolution. C’est-à-dire malgré tout ce que sa maman Hadja Néné Foutah avait adopté Sékoutouré, elle en avait fait son fils. Et chaque fois que Sékoutouré venait à Dalaba, il allait à Tinka et il avait dit qu’il prend Thierno Ibrahima comme son frère. C’est ainsi donc malheureusement que la révolution l’a emporté comme agent de la cinquième colon avec son seul frère de même mère, Elhadj Bademba. Donc Thierno Oumar est la personnalité qui a crée cette ville, qui a mis chacun au pas. Qui a fait venir des artisans, de toutes catégories professionnelles de Dalaba pour construire sa ville. C’est une figure de légende, un homme exceptionnel qui avait une vision ».
Il a été celui qui, pour la première fois, dans tout le Foutah à introduire l’état civil.
« L’extrait de naissance, l’extrait de mariage, c’est lui qui a introduit tout pour que les blancs puissent mettre ça au même titre que les autres. C’était un grand producteur, au point qu’il avait eu la médaille d’or du travail, c’est-à-dire du meilleur chef de canton en labo. Ses propriétés s’étendaient dans Koba. Il y avaient N’Diaaré et Kansihoy, c’étaient deux grands domaines agricoles que Thierno Oumar faisait exploiter et c’est ce qui lui a valu la première place de producteur. Aujourd’hui je ris quand j’apprends que des gens se réclament être propriétaires de Kansihoy alors qu’en réalité, c’est une propriété acquise depuis les ancêtres depuis Thierno Mo Kaala jusque maintenant là ».
Thierno Oumar a été un ami de la France qui a invité le gouverneur général de l’AOF à Tinka dans sa résidence, à quelques encablures du centre ville de Dalaba. Etant aussi un grand éleveur, Thierno Oumar a offert cent brebis et cent génisses au gouverneur, qui était très ébahi, et qui a décliné certains de ces cadeaux.
« Il a arrêté le gouverneur, il a pris une chaîne en or, mis à son cou. Quand ça touché le sol, il a dit à son bijoutier, Elhadj Ousmane de couper et il a refermé le collier d’or. C’était le cadeau qu’il avait offert au gouverneur général. Celui-ci n’osait pas que l’on le dise, pour ne pas dire qu’il a été corrompu ».
L’amitié entre Thierno Oumar et la France a été réciproque, d’où il a reçu l’invitation de séjourner en France, où il est allé avec sa femme Hadja néné Foutah. Durant son séjour en France, Thierno Oumar de par sa générosité obtient la lésion d’honneur de la France. Un de ses fils a été un colonel de l’armée française et plusieurs autres de ses fils aussi, en ont obtenu de cet ancien colonisateur des médailles de récompense.
Histoire rapportée par Elhadj Ibrahima Bah et retranscrite par Mamadou Aliou Diallo pour maguineeinfos.com