Malgré les différentes sensibilisations qui se font autour de ces sujets, la Guinée reste encore plongée dans un trou indescriptible. Selon les statistiques, 22,6% de filles sont mariées avant d’atteindre 15 ans, et plus d’une cinquantaine avant l’âge de 18 ans. Ce qui prouve à suffisance le mérite du deuxième rang de la Guinée au plan mondial, derrière la Somalie. Soucieuse alors de ces fléaux toujours en pratique, l’ONG Korassy pour l’Autonomisation des Femmes en Guinée (KAFEG), en compte multiplier des panels afin de minimiser voir mettre fin à ces fléaux.

C’est dans ce contexte qu’un panel a été animé ce samedi 30 mars à l’Université général Lansana Conté de Sonfonia. Un panel qui a regroupé des étudiants de ladite université, des activites des droits des femmes et quelques représentants de l’État. Selon la présidente et fondatrice de cette ONG, cet événement est une manière d’élargir la communication autour de cette problématique qui ne fait que prendre le dessus en Guinée.
« Bien que nous avions déjà fait quelques sensibilisations avec certaines ONG évoluant dans ce sens, nous constatons que cette pratique persiste toujours. Alors pour nous, il faudra continuer à en parler. Il ne faut pas dire qu’on est fatigué. C’est pourquoi nous devons tout faire pour amener les gens à comprendre les conséquences liées à ces pratiques», a déclaré Binta Baldé, avant d’espérer qu’à travers le message que son ONG a fait passer aux jeunes, fera en sorte qu’ils feront un devoir de le transmettre aux parents, qui à leur tour, prendront cela comme une préparation majeure.
Présentes comme panelistes à cet événement, Moussa Yéro Bah, journaliste et Hadja Idrissa Bah présidente des jeunes filles leaders de Guinée, respectivement activistes des droits des femmes, pensent que ces pratiques sont une forme de violation des droits de la femme et l’atteinte à leur intégrité. Mais aussi, constituent un blocus à leur émancipation, pendant qu’elles prônent l’égalité entre hommes et femmes.
« Pour minimiser ce phénomène, il faut une bonne communication qui va consister à aller en douceur vers les gens. Surtout, dire à ceux-là qui vont continuer à pratiquer le mariages précoces et ou forcés que cela porte atteinte à l’intégrité physique et que les conséquences ne peuvent pas être mesurées», a fait savoir Moussa Yéro.
Au delà de cette sensibilisation poursuit-elle, qu’il faudrait que la loi s’applique à tout le monde et que les pratiquants de ce fléau soient enprisonnés.
« J’avoue que c’est une belle initiative de la part de cette ONG qui nous a invité pour venir échanger avec les jeunes étudiants. Alors je voudrais dire qu’à un moment donné, il est important d’aller à la répression au dépend de la prévention afin de mettre fin à ces fléaux. Nous avons des codes et tous les documents juridiques qui interdisent l’excision et mariage d’enfant. Alors il faut que les jeunes et tous les secteurs puissent dénoncer ces pratiques afin d’emmener ces gens devant la loi pour leur rappeler de ce qui est dit en la matière. Ceci est loin d’être contre la pratique de nos coutumes », a voulu Hadja Idrissa Bah, du club des jeunes filles leaders de Guinée.

Pourtant, selon Me Thierno Souleymane Barry, avocat à la cour d’appel de Conakry et professeur de droit dans les universités guinéennes, les textes de loi interdisent tout ce qui est mutilation génitale féminine, mariage précoce et forcé: « ces pratiques sont considérées comme des pratiques traditionnelles néfastes et impactent dangereusement le bien-être de l’enfant. C’est pourquoi il est formellement interdit par le code pénal guinéen de se livrer à ces mutilations génitales féminines. En la matière, la peine se situe de 5 à 20 ans de prison», a certifié cet avocat.

Selon lui, l’éradication de ces coutumes ancestrales nécessiterait non seulement une large communication, mais aussi et surtout, d’appliquer les mesures répressives, et pour les mutilations génitales féminines, et pour les mariages précoces et forcés.
Cet événement à en croire les membres de l’ONG, s’inscrit dans le cadre de la clôture du mois de la femme, célébré le 08 mars dernier.

Pour maguineeinfos.com,

Sâa Robert Koundouno