Yendè autrefois, Yendè d’aujourd’hui. Qui est ce guinéen qui n’a pas connu l’histoire de cette sous-préfecture située à 40 km de la préfecture de Kissidougou, et à 551 km de la capitale guinéenne ? Yendè est lors de l’agression des rebelles dans les années 2000-2001, une communauté où des citoyens ont été victimes des viols, de violences, de vol, de tueries et de la fuite des cerveaux. Beaucoup de citoyens vivant là, se rappellent toujours de ces moments tragiques. 

Yendè Millimou, préfecture de Kissidougou

Avec une population de 23 605 habitants, cette commune rurale a autrefois été la cible des rebelles dans l’attaque de l’an 2000. Près de 20 ans depuis ce passage, certains rescapés se rappellent de parents perdus et des pertes enregistrées.

« Un lundi matin, alors que je devais prendre ma marchandise pour venir au marché de Walto. Automatiquement, nous avons entendu des tirs et mon beau du nom de Robert, m’a fait savoir que ce sont des rebelles. Alors, juste quelques minutes après, nous avons appris tout d’un coup, qu’on a tiré sur Tamba Sallo, l’un de nos papas qui était très influent à Yendè ici. Tout de suite, les citoyens se sont mélangés et d’autres ne savaient plus où aller. Moi, ma marchandise,  je l’ai tout perdue sauf le seul complet que je portais » se remémore  Sâa Gilbert Komano, rescapé et ex vendeurs d’habits.

Poursuivant, il lui a fallu assez de temps dans la souffrance avant de renouer avec un petit commerce des produits locaux petit à petit dans les marchés hebdomadaires. Il s’agit entre autres le café, les colas. Puisque dit-il, bien qu’il avait été recensé parmi les victimes qui devraient recevoir des fonds d’accompagnement. L’homme affirme n’avoir rien reçu de ce montant.

« Cette marchandise que j’ai perdue était d’une valeur d’un million trois cent cinquante mille (1 350 000 fg). En plus, l’argent qu’on devait à chaque victime, les trois cent cinquante mille, moi je ne l’ai pas reçu jusqu’à nos jours », dénonce-t-il.

l’image actuelle de Yendè

A en croire Sâa David Yombouno, maire de Yendè, c’est une souffrance que cette sous-préfecture a connue. C’est pourquoi, il pense déjà sur certaines mesures qui vont consister à faire une remarque de comportement sur les tous les étrangers qui y viendront.

« A l’époque,  il  y a un moment ici à Yendè, les étrangers étaient très nombreux. Et ce qui a été une grande surprise, c’est que les citoyens qui avaient logé certains d’entre eux, ont été les mêmes personnes qui se sont vues agressées par ces soit disant étrangers qui étaient transformés en rebelles en ce temps. C’est pourquoi j’ai mis en place un système de sensibilisation pour dire à tout le monde, lorsque chacun  reçoit un tel étranger, me remonte les informations afin  de vérifier l’identité de la personne pour ne pas que  les mêmes informations retombent sur nous », à faire savoir le maire.

Poursuivant, la première autorité de cette localité a témoigné que ces rebelles pour la plupart, étaient uniquement venus pour une question de  règlements de compte. « D’autres avançaient des propos comme : moi j’ai travaillé pour toi et tu n’as pas payé tout mon argent. Alors,  c’est moi qui suis  devant toi aujourd’hui pour mettre fin à ta vie. Par contre, certains ont sauvé les citoyens qui n’étaient pas en mal avec eux. Donc, aujourd’hui tout le monde est par endroit, censé  entretenir très bien les étrangers qu’ils accueillent, après avoir pris leur connaissance.» 

Depuis Yendè, Sâa Robert Koundouno pour maguineeinfos.com