Revenant sur la situation actuelle du secteur éducatif de cette commune urbaine, la Directrice préfectorale de l’Education a tout d’abord souligné les problèmes qui assaillent sa juridiction. Consciente du retard constaté dans la progression de certains programmes, madame la DPE affirme avoir pris les dispositions pour l’organisation des cours de rattrapage. Ces dispositions sont entre autres: la sensibilisation des enseignants, encadreurs et élèves par rapport au retard du programme d’enseignement, le dépôt à la DPE du plan de rattrapage de tous les programmes en retard après le passage de la mission d’inspection et l’intensification des cours par les enseignants. Elle a fait savoir lors de cet entretien accordé à un reporter de votre quotidien en ligne, le www.maguinneeinfos.com
Maguineeinfos.com: Pour commencer madame, quelle est la situation actuelle du secteur éducatif de votre préfecture ?
Madame Bamba Condé : Le système éducatif à Kissidougou marche bien. Depuis le mois d’octobre, les cours se déroulent normalement, malgré quelques petites difficultés liées aux mouvements de grève. Mais de nos jours, toutes les bonnes dispositions sont prises par rapport au rattrapage de certains cours perdus. Tout d’abord, nous avons tenu une réunion en convoquant tous les chefs d’établissements et les DSE pour leur dire que prochainement il y aura une mission qui sera sur le terrain pour voir comment se fait la mise en œuvre de ce plan de rattrapage. Nous avons également invité les enseignants à une intensification des cours pour leur permettre d’achever complètement ces programmes, puisqu’on avait remarqué que si les cours ne sont pas dispensés en tenant compte de la progression du programme, généralement, c’est soit cet enseignant qui est en retard ou en avance et ou le programme stagne carrément. Alors, c’est dans ce cadre que nous avons mis en place une mission d’inspection qui est allée sur le terrain en passant au sein de tous les établissements publics comme privés pour des fins de constats. A partir de ceux-ci (constats), en connivence avec les enseignants, nous avons demandé les chefs d’établissements de procéder à l’élaboration d’un plan de rattrapage dans toutes les matières en retard.
Alors madame, il est bien beau de faire des constats et autres. Mais est-ce que le suivi régulier se fait pour comprendre la réalité des choses ?
Aujourd’hui, à tous les niveaux, le suivi se fait normalement par les directeurs d’écoles, les DSE, les chefs d’établissements et la gestion pédagogique de la DPE ceci pour voir comment ces plans de rattrapage sont en train d’être effectivement exécutés. Déjà, pleins d’enseignants par exemple au niveau secondaire, ont préféré occuper des heures de la soirée et il y en a d’autres qui prolongent des cours jusqu’à 14h15 au lieu de 12h.
Aujourd’hui votre préfecture se suffit-elle en termes d’infrastructures, et qu’en est-il quant à l’état de celles-ci?
Par rapport aux infrastructures, il faut reconnaître qu’il y a des problèmes dans notre commune urbaine. Nous avons des écoles où les bâtiments sont vraiment vétustes. Par exemple, le bâtiment en étage du lycée Soundiata Keïta est en train de souffrir en âge. Depuis 1973, il a été construit et avec les briques cuites. Actuellement même, il vibre parfois pendant le mouvement des élèves. Nous avons également le Collège Souré Mara. Là, il y a un autre bâtiment qui s’est écroulé pendant les vacances et le second est dans un état très délabré et à l’intérieur, les classes sont séparées par des couloirs. Lorsqu’un enseignant parle, vous pouvez largement l’entendre de l’autre côté. Aussi, dès que les élèves font du bruit dans une classe, l’autre côté ne peut plus rien comprendre et cela ne permet pas le bon déroulement des cours. Mais grâce aux efforts du département, des dispositions sont en train d’être prise pour l’amélioration des conditions de travail des enseignants et des élèves. Parlant de l’insuffisance, c’est surtout dans la commune urbaine que le besoin se fait vraiment sentir. Nous enregistrons jusqu’à présent des effectifs pléthoriques dans les classes. Vous pouvez voir parfois entre 90 à 120 élèves par classe. Alors, il nous revient de nous battre pour que nous parvenons à avoir les infrastructures qui pourront non seulement nous permettre de réduire un peu le nombre d’élèves dans les classes, mais aussi aux enseignants et professeurs de mieux dispenser les cours.
Dans les sous-préfectures, il n’y a pas tellement de problèmes puisque nous avons des nouvelles constructions. D’ailleurs, je profite de votre micro pour dire que nous devons recevoir de la part de la GIZ, financé par la KFW, la construction de 15 nouvelles écoles.
Est-ce qu’aujourd’hui tous les enseignants que vous avez sous vos mains travaillent au compte du gouvernement, sinon comment est la situation des contractuels?
Par rapport au personnel enseignant, nous avons un nombre important de titulaires. Mais aussi des contractuels communautaires qui sont pris en charge par la communauté à travers l’APEAE.
Alors parlons-en du taux de réussite lors des examens madame. A ce niveau, lorsque nous nous référons aux pourcentages en termes d’admission durant ces trois dernières années, il faut reconnaître que Kissidougou recule. Dites-nous ce que vous faites pour trouver solution à cela?
Les années passées comme tout guinéen le sait, l’éducation ne connaissait pas assez de troubles. Mais ces derniers temps, les multiples perturbations affectent sérieusement la qualité de l’enseignement apprentissage. Cette chose qui impacte négativement sur le taux de réussite aux différents examens. Par rapport à cette année, nous sommes à pieds d’œuvre pour que tout se passe bien en vue d’une meilleure amélioration.
Vous êtes à la tête de l’éducation de cette commune en tant que dame, dites-nous ce qu’on pourrait retenir sur le taux de fréquentation des jeunes filles, et qu’est-ce qui fait souvent qu’elles ne progressent pas ?
La scolarisation de la jeune fille ici à Kissidougou me parait appréciable. Mais là où le bât blesse, c’est leur maintien à l’école. Il y en a qui abandonnent le chemin de l’école pour les mariages précoces, le départ massif vers les mines ou encore à cause des grossesses non désirées, la délinquance juvénile. C’est pourquoi les parents doivent comprendre que ce que le jeune garçon peut sur le plan des études, la jeune fille peut également puisque Dieu nous a donné les mêmes facultés.
Alors pour finir madame?
J’invite tous les parents d’élèves à s’impliquer davantage dans l’éducation des enfants et plus particulièrement des jeunes filles. Nous avons constaté qu’il y a des élèves qui, malgré toutes les mesures prises dans écoles établissements, viennent toujours en retard. Il y a n’a dans les tenues non conformes et avec de mauvaises coiffures. Alors nous invitons les parents d’élèves à une forte implication dans l’encadrement des enfants car ils sont l’avenir de demain. Donc nous remercions très vivement le département de l’éducation nationale pour tous les efforts consentis dans la mise œuvre de la politiques du gouvernement en matière d’éducation en faveur de la qualification du système éducatif. Mes remerciements vont également à l’endroit de notre président, le Professeur Alpha Condé pour son soutien indéfectible surtout avec ce don des livres pour l’amélioration des conditions de travail des enseignants et élèves. Sans oublier aussi de remercier des partenaires pour leur soutien tout de même.
Interview réalisée par Sâa Robert Koundouno