Avec une population estimée aujourd’hui à plus de 460. 000 habitants, la préfecture de Kindia fascine à travers son histoire. Une histoire diversifiée à l’image d’une ville devenue cosmopolite. Dans cette première partie, nous vous faisons découvrir ou redécouvrir les noms des fondateurs de Khindia. Les localités et grands hommes qui, venus notamment  de la savane, ont créé les quatre provinces du royaume de Kania. Selon les récits traditionnels, Kania a été fondé vers le 15e siècle par le chasseur Yaolon Sosso Manga Khindi CAMARA venu de l’actuel Faranah. À  la découverte de la terre promise, Manga Khindi s’installe à Tafory Kolaboungni apres avoir découvert Samké Wouré qui deviendra plupart Baren Fori ( terre des aïeux).

 

Dans cette quête d’un meilleur cadre de vie, Manga Kindi était accompagné de plusieurs frères dont les plus cités sont : Khaba, Wali, Daba, Gnèguè, Dagui et Frigui.
Dans la traversée, Khaba sur  accord de son frère Manga Khindi, s’installe dans l’actuel Wouré Khaba devenu par déformation Wouré Kaba (Mamou). Manga Wali lui, s’installe dans une contrée du haut Tamisso (Madina Oula) qui prendra plus tard le nom Waliya. Alors que Daba trouve idéal le bas Tamisso d’où le nom de Dabaya. Manga Frigui lui alla fonder Friguiagbè actuel sous-préfecture située à une dizaine de kilomètres du centre-ville de Kindia.

Selon le premier Imam de la grande mosquée de Tafory, descendant de Manga Khindi, tous les CAMARA de Kinsan, Linsan, Sougueta sont les descendants de Wali CAMARA. Ceux du bas Tamisso jusqu’à Tambakha et Khonimakha sont les descendants de Daba.
Redoutables chasseurs, Manga Khindi et ses compagnons créent autour d’eux une véritable culture d’hospitalité. Le peuple Sosso sera rejoint par les malinké et un peu plus tard par les peulhs. D’autres communautés suivront au fil des temps. Religion, agriculture, élevage  gagnèrent Khindia qui ne cessait de s’agrandir.
Baren Fori, Tafory Kola Boungni, Tafory Sorondo ou Tafory Soumah Ta, Tafory Falaya (habité par Balafala Sylla, 1er Sylla à venir à Tafory), Tafory Moussaya (habité par Manga Moussa Sylla), Tafory Wondesanya (habité par Ibrahima Sylla dit Wondesan) et Tafory Dèbaliya (habité par Khamefori Dèbali Sylla) ont été les premières localités occupées dans l’actuel Kindia-centre.

En 1750, sur initiative de Manga Frigui, le royaume de Kania à sa tête Manga Khindi voit jour à Friguiagbè. Le jeune royaume était constitué de quatre provinces, à savoir Wantamba Kiri (Kindia), Samoun Kiri (Samaya), Kélessi Kiri (Molota) et Magnéria Kiri (Friguiagbè). À en croire le premier Imam El hadj Mamoudou CAMARA, son organisation qualifiée d’irréprochable lui permet d’établir des relations diplomatiques et amicales avec tous les peuples de la Guinée du littoral jusqu’en forêt en passant par le Foutah et la savane. Le vieux royaume a connu le règne de dix rois.

La pénétration coloniale, a dû faire face à cette bonne organisation du royaume de Kania. Un front commun se dressait ainsi pour s’opposer aux envahisseurs. Dans cette résistance, deux grandes figures sont citées dans les récits historiques. Il s’agit de Gali Manguè Sounkhori Modou SOUMAH et Thierno Aliou NDIAYE dit Waliou de Gomba qui défendirent avec bravoure le Kania contre le système colonial.
Près de deux siècles après sa fondation, le royaume de Kania tombé finalement dans la main du colon français, donne naissance en 1904 à la ville de Kindia sur le tracé du chemin de fer Conakry-Kankan. Tafory (en langue soussou ancienne cité), reste le chef-lieu de Kindia. La famille CAMARA demeure détentrice de l’autorité notamment religieuse.

Aboubacar Wayé Touré depuis Kindia pour maguineeinfos.com