Les mésententes deviennent de plus en plus grandissantes entre les fidèles musulmans de Guinée en général et ceux du Foutah Djallon en particulier, où on constate une déchirure du tissu social,  voire une rupture totale des liens qui unissaient des habitants d’une même localité. Rupture engendrée par une guerre de clocher notamment, en ce qui concerne la construction des mosquées de vendredi.

Pour tenter de situer chacun dans ce futile et sempiternel conflit, nous avons interrogé un religieux sur les critères et conditions qui puissent autoriser les fidèles d’une localité donnée, à construire une mosquée de vendredi.

Selon Elhadj Badrou Bah qui a répondu à nos questions, le secrétariat des affaires religieuses a établi des lois relatives à la construction de mosquées de vendredi en Guinée. Le secrétaire de la ligue islamique régionale de Labé explique les conditions qui permettent de construire une mosquée pouvant servir de prière de vendredi aux fidèles musulmans.

-«La première des choses, il faut que les citoyens de la localité où la mosquée doit être construite cherchent la parcelle où sera construite la mosquée et présentent les papiers qui attestent que la parcelle ne fait l’objet d’aucun litige.
-Deuxième des choses, ils transmettent les papiers au chef du quartier qui doit apoger sa signature et lui aussi à son tour, les transmet à la ligue communale. Cette dernière étudie les papiers et les remonte à l’inspection régionale. Si c’est conforme, ils donnent l’autorisation.
-Troisième des choses, il faut qu’il y ait une distance d’au moins 500 mètres entre celle-ci et une autre mosquée de vendredi si c’est dans une commune urbaine.
-Troisième des choses, il faut qu’il y ait également de personnes suffisantes qui peuvent y prier, des personnes basées permanent dans la localités, qui ne soient pas des personnes étrangères», a-t-il clarifié.

Ce n’est pas tout. Le premier imam à la grande mosquée de Karamoko Alpha Mo Labé, affirme aussi qu’il n’est pas permis de construire une mosquée de vendredi dans certains lieux publics.

«Il n’est pas possible de construire une mosquée de vendredi dans une école ou dans un hôpital. Il est aussi interdit de construire une mosquée à connotation communautariste ou une mosquée propre aux chiites ou aux wahhabites. Quand une mosquée est construite c’est pour tous les musulmans, que tu croises ou que tu laisses les bras lors de la prière», a fait savoir cet imam.

Elhadj Badrou Bah regrette cependant, que des musulmans s’entre-déchirent à cause d’une mosquée, alors qu’ils occultent l’essentiel qui doit leur préoccuper

«Actuellement les gens ne se préoccupent que pour construire des mosquées même si elles serviront après que de toile d’araignée après leur construction. Surtout dans les villages où tu verras deux mosquées construites côte-à-côte alors qu’il n y a même pas de gens, qui puissent prier même dans une seule mosquée, ou alors certaines sont mêmes fermées pour manque de personnes pouvant y prier, à plus forte raison prier dans les deux mosquées. Les mosquées sont faites pour rassembler les gens et non pas pour créer de division et de haine entre eux», regrette notre interlocuteur.

Ce qui aurait pu préoccuper les uns et les autres aujourd’hui, c’est comment construire et entretenir des foyers ou d’écoles coraniques, qui puissent produire de personnes capables de gérer les mosquées, soutient ce religieux. Il invite par ailleurs les musulmans à éviter de profaner les mosquées construites par leurs parents alors que c’est eux qui ont œuvré en faveur de l’implantation de l’islam dans le Foutah et dans toute la Guinée.

Mamadou Aliou Diallo pour maguineeinfos.com