La situation autour d’un troisième mandat présidentiel en Guinée fait toujours débat. Cette question a divisé non seulement la classe politique mais aussi le monde artistique. Si certains soutiennent ce projet, d’autres artistes s’opposent carrément à cette modification constitutionnelle. De cette liste, se classe l’artiste chanteur et compositeur, Amiral Dakk Kamano. Pour lui, tous ceux qui font le débat autour de ce sujet sont considérés comme des rebelles.
Celui-là qui a été interpellé un moment à cause de l’un de ses morceaux du titre phare » les vagabonds politiques », pense que la Guinée ne devrait pas être là où elle est aujourd’hui. Mais selon lui, la volonté politique fait que ce pays ne connaît une avancée significative, malgré sa richesse du sol et du sous-sol.
« La constitution constitue la voix du peuple. Alors une fois qu’on la touche, pour moi c’est une façon de tuer ce que le peuple a exprimé et c’est tuer ce peuple lui-même. C’est pourquoi, moi j’appelle ces personnes qui sont en train de jouer avec notre constitution, les rebelles ou encore les terroristes», a fait savoir cet artiste.
Quant à ce prétexte qui dit que cette constitution a été imposée à la Guinée, cet artiste pense que ce sont des arguments qui ne cadrent pas avec la réalité. Sinon se demande-t-il, comment ces leaders politiques ont accepté gérer le pays avec une constitution non valable ?
« On ne peut pas briser le combat de tout ce que les gens ont fait de 1958 à nos jours et dire enfin de compte que cette constitution a été imposée à la Guinée. Je suis contre non seulement ce projet de troisième mandat, mais aussi contre toute idée qui s’inscrit dans le cadre de la modification constitutionnelle. Je veux le respect de celle-ci. Deux mandats c’est bon, un mandat renouvelable une fois c’est bon.», insiste M. Kamano.
Concernant le cas de ses amis artistes qui s’inscrivent dans cette logique de nos jours, Amiral Dakk a été clair et bref. Pour lui, ils sont tout simplement ceux-là qui cherchent de quoi manger.
« Moi je n’ai pas besoin de taper à la porte d’un ministre pour lui dire donne-moi un peu pour que je fasse ta promotion non. Au contraire, ce sont eux (ministres) qui viennent vers moi. Et lorsque c’est le cas, ma seule réponse a toujours été celle de leur dire que je ne vais jamais vendre l’âme de mon peuple qu’est cette constitution. En plus, quiconque essaye de jouer avec celle-ci, verra le peuple devant lui.»
Il faut noter qu’à part de son rôle d’artiste, Amiral Dakk Kamano est également un activiste de la société civile.
Pour maguineeinfos.com,
Sâa Robert Koundouno