De nos jours, les graves maladies se listent de façon évolutive. Parmi elles, on note l’insuffisance rénale, qui ruine de nombreuses vies. Cette maladie se traite non seulement avec peu d’espoir, mais elle donne également d’énormes travaux au personnel soignant. Pour en savoir plus sur cette maladie, notre rédaction a fait une immersion au seul centre d’hémodialyse que le pays possède. A Conakry, plusieurs patients pour insuffisance rénale rallient ce centre situé à l’hôpital de Donka, pour observer des séances de dialyse qui va permettre à certains de récupérer le fonctionnement de leurs reins naturels à travers l’épuration de leur sang par les reins artificiels, dans un machine installée à cet effet.

Au micro de www.maguineeinfos.com, Dr Abou Tolno soignant dans ce service depuis mars 2003, a décortiqué cette maladie. Il a donné ses causes, modes de traitement, mais aussi les chances de survie des malades. Par ailleurs, notre interlocuteur a déploré le fait que le Centre d’hémodialyse de Donka est jusqu’à date, l’unique dans tout le pays. Il a profité de notre micro pour appeler les autorités à inverser cette cette donne. Notre reporter a saisi l’opportunité pour interroger quelques patients, qui ont parlé de leur situation sanitaire.

PRÉSENTATION DU CENTRE D’HEMODIALYSE

Le centre national d’hémodialyse de Donka est le premier et l’unique pour l’instant dans notre pays. Il a été mis en marche depuis novembre 2002. On avait que 5 générateurs d’hémodialyse, qui ne pouvaient prendre que 30 patients.

C’est en août 2011 qu’on a bénéficié d’une formation d’adaptation au Japon. Suite à cette formation, on a bénéficié d’un don de 10 générateurs d’hémodialyse. Ce qui nous a permis d’augmenter la capacité d’accueil de nos patients. On est passé de 5 machines à 15. D’un an, deux ans on est passé à 30 machines. Cela nous a permis d’augmenter la capacité d’accueil des patients. De 30 à 60, de 60 à 90, de 90 nous sommes aujourd’hui à 235 patients que nous traitons. Depuis l’arrivée du Pr Alpha Condé, on a bénéficié de beaucoup de soutiens, notamment du bâtiment  que nous utilisons aujourd’hui.

C’EST QUOI L’INSUFFISANCE RÉNALE ? COMMENT SE TRANSMET-ELLE ?

Cette maladie est appelée une insuffisance rénale chronique. Alors cette insuffisance rénale est d’origine de plusieurs facteurs. Ça vient souvent de la tension ou du diabète. Cette maladie évolue en 5 stades. La découverte rapide de ces stades permet de mettre en place un traitement observateur et voir l’évolution. Mais en général, on reçoit les malades en phase terminale, qui nécessite tout de suite la dialyse. Ils viennent souvent dans des états très difficiles.

   CONDITIONS DE TRAVAIL

Le travail devient énorme par rapport au début. C’est pourquoi on a augmenté le personnel d’accueil. Le travail est reparti sur les 6 jours de la semaine. Nous offrons deux séances de dialyse par semaine. On répartit les malades en deux. Le premier groupe vient le lundi pour revenir mercredi, le deuxième groupe qui vient mardi revient le jeudi, ainsi de suite. Nous nous occupons des malades de 3h du matin, à 22h. Le Premier groupe de patients passe de 3h à 9h, le deuxième groupe passe de 10h à 16h, de là, un troisième groupe passe jusqu’à 22h.

MÉDICAMENTS ET TRAITEMENT

Le traitement est gratuit, parce que normalement ça se traite à 1.000.000GNF, mais les patients viennent avec 25.000GNF, le reste c’est sur la subvention que l’État nous donne. Ce qui veut dire que du traitement, aux produits, tout est gratuit. Les 25.000GNF que les patients payent, nous permettent d’entretenir une partie du personnel, puisque nous sommes environ 50 personnes ici et parmi ces 50, il y a seulement environ 10 qui sont prises en charge à la fonction publique. Donc les autres, il faut leur donner des primes de transport.

       CAS D’HOSPITALISATION

Les cas d’hospitalisation arrivent, c’est à la consultation d’indiquer que le patient doit être hospitalisé ou pas. Y’en a certains qui nécessitent l’hospitalisation, on les garde. Il y a une salle pour ces gens qui souffrent d’insuffisance rénale.

FONCTIONNENT DU CENTRE D’HEMODIALYSE DE DONKA

Le centre a beaucoup évolué aujourd’hui. De 5 machines, on est passé à 30 et le personnel était une dizaine, aujourd’hui on est plus de 50. Ensuite les produits sont là au besoin. Le matériel que l’État nous donne est là.  On a des produits qui sont donnés gratuitement aux patients, certains flacons coûtent 218.000,  il y a d’autres qui coûtent 100.000GNF. Mais tout ceci est gratuit ici.

                  REINS ARTIFICIELS

Il y a d’abord les reins qu’on définit en fonction de la taille de la personne. En général, nous avons deux types de reins ici: il y a le rein 1.5  qui est pour les personnes qui ont d’un, jusqu’à 60 kg et le rein 1.9 qui est pour les personnes qui ont plus de 60 kg. Plus la taille de la personne est obèse, plus la taille des reins augmente.

A ces reins, il faut connecter les lins qui nous permettent de prendre le sang au niveau du patient qui arrive au niveau du rein (artificiel). Après cette circulation, le sang retourne au niveau de l’organisme du patient. Ce mouvement continue pendant 4h du temps. Et chaque minute il y a une quantité d’au moins 60ml qui est épurée au niveau du rein avec les produits qui doivent accompagner. Les patients ont deux séances par semaine.

CHANCE DE SURVIE DES MALADES D’INSUFFISANCE RÉNALE

Si la maladie arrive au stade 5 de son évolution, son traitement devient difficile. Le taux de guérison est faible.  Il ya certains qui font 9 mois, voire un an de dialyse,  après ils récupèrent. Mais c’est rare.

DIFFICULTÉS DANS CE CENTRE

On a beaucoup d’agents qui nous aident, mais qui ne sont pas engagés à la fonction publique. Il faut nous aider à les recruter. Ensuite, le centre là est trop petit pour tous les Guinéens. Il faut décentraliser nos services dans les quatre régions au moins. Cela va permettre aux malades de rester dans leurs régions, au lieu de venir jusqu’à Conakry, certains n’ont pas de moyens, ni d’endroits où vivre ici pour se traiter. Il faut que l’État crée d’autres centre a l’intérieur du pays.

TÉMOIGNAGES DES PATIENTS

J’ai un problème de reins, une insuffisance rénale. J’ai été détecté ici par le professeur Kaba, mais on m’avait mis en observation d’abord avant que je ne commence la dialyse. Je suis un hypertendu aussi. L’hypertension n’a pas été bien traitée, c’est pourquoi je suis je me retrouve ici. Ya eu des insuffisances au niveau de mes reins. J’ai commencé la dialyse depuis le mois de  mars passé. Ya pas de paralysie mais les reins ne fonctionnent plus comme avant. Donc on est obligé de passer par la machine. C’est cette machine qui fait le rôle des reins.
Les médecins se donnent corps et âme. Les moyens ne sont pas trop là mais ils se battent quand même pour nous. Vous voyez la salle, les gens sont couchés, d’autres viennent attendre. (Monsieur X).

Ce qui m’a envoyé ici c’est parce que j’ai une maladie de reins. Ici ils nous aident beaucoup parce que c’est les calmants on nous donne. Aujourd’hui ça va beaucoup depuis que je suis venue, mais on demande aussi que Dieu nous aide plus que ça. Les médecins sont biens et ils font leur travail. L’Etat doit aider beaucoup à ce que cela soit aussi à l’intérieur du pays. Y’a beaucoup de personnes qui veulent ça là-bas ba. Je viens ici deux jours. Mardi je paye 25.000GNF et le vendredi aussi 25.000GNF. Donc moi chaque semaine je viens deux jours. (Aissatou Lamarana Diallo).

Il importe de rappeler que ce centre est l’unique qui existe en République de Guinée et le nombre de malades augmente du jour au jour. Ce qui devrait attirer l’attention des autorités afin de décentraliser ce type de soins dans le pays.

Reportage réalisé par Siradio Kaalan Diallo pour maguineeinfos.com

Tel: 621 72 72 76/ E-mail: villakaalan@gmail.com