Quelques semaines après la nomination de Lamine Aye SAMOURA au poste de coordinateur pour la relance de la Société de Téléphonie de Guinée SOTELGUI, l’espoir renaît chez certains anciens travailleurs de la Direction régionale de Kindia. Au-devant de ces rares survivants de SOTELGUI de Kindia,  Boubacar SYLLA, gardien des installations de la société dans la ville. Rencontré dans la cour de la SOTELGUI, la cinquantaine visiblement impactée par les dures réalités du quotidien, nous fait visiter l’infrastructure presqu’en ruine.

Les salles commerciales et celles d’équipements toutes n’existent que de nom.  Complément démantelées, elles ne servent aujourd’hui que de magasins de stockage aux nombreux vendeurs de la ville qui y gardent leurs marchandises. Une location qui aide Boubacar SYLLA, père de 12 enfants à joindre les deux bouts mais parfois avec quelques désagréments.
« Ces locations nous aident à gagner un peu d’argent et faire face à certaines charges de la famille. Ça fait plusieurs années que j’ai pas reçu mon argent. Même acheter des médicaments pour mes enfants en cas de maladie, c’est pas possible. Par contre, on est acculé par les voleurs. On a pris la fois dernière un sac de chaussures d’un commerçant ici. Le propriétaire m’a trimballé à la gendarmerie», s’est-il offusqué. Avec une partie de la clôture effondrée, le travail de Boubacar s’avère de plus en plus compliqué. « Je passe presque toute la nuit à faire la ronde à cause notamment des voitures garées ici par des particuliers », rajoute t-il. Sur la nomination de Lamine Aye SAMOURA, notre interlocuteur ne cache pas son espoir. Voir ses arriérés de prime payés est aujourd’hui son principal souhait.

Même espoir pour Abdoul Aziz CAMARA, chef section système énergie à la SOTELGUI de Kindia de 2001 à 2013, année de faillite de la société. Le patron des équipements de la Direction régionale de Kindia se montre encore nostalgique en parlant son ancien service. Mais pour lui, la mauvaise gestion au sein de la SOTELGUI n’est pas à mettre à l’actif des techniciens de terrain. Les seuls coupables sont du département des télécommunications d’alors. « Aucune puce de la SOTELGUI n’était vendue à plus de 15 000 fg au guichet. La seule puce vendue à 75 000 gf avait 50 000 fg de crédit. C’est plutôt des cadres qui se procuraient de ces puces et les donnaient aux opérateurs économiques qui les vendaient à leur tour sur un marché parallèle à des prix exorbitants », révèle t-il.

Avec son regard de technicien, Abdoul Aziz CAMARA croit que la relance est bien possible car, les installations notamment les pylônes de la SOTELGUI sont globalement en bon état et continuent à être utilisés par d’autres sociétés de téléphonie. Abdoul Aziz pense même mettre son expérience à la disposition de l’équipe de relance.

Aboubacar Wayé Touré depuis Kindia pour maguineeinfos.com