Comme nous l’annonçions dans l’une de nos précédentes publications, un conflit domanial a causé d’énormes blessures et des destructions de biens à Thialeré, secteur relevant de la sous-préfecture de Hafia, dans la Préfecture de Labé. Dans ce conflit, les habitants de Thialeré, accusent d’autres, venus de Labé Dhepperé, qui relevent de la sous-préfecture de Garambé, de vouloir s’accaparer des domaines de leurs parents.

Les dernières semaines, la localité a enregistré des peronnes blessées, d’autres arrêtées et des biens détruits par des gendarmes, venus avec la famille du défunt Elhadj Tafsir Labé Dhepperé. Sur la ligne d’accusation, les « victimes » pointent du doigt les autorités communales de Hafia, qui auraient donné le feu vert aux gendarmes qui ont procédé à la pose des bornes.

Pour en savoir davantage, notre rédaction a joint ce jeudi, le Maire de Hafia. Au micro de maguineeinfos.com, il a confirmé l’existence du confit mais a dit avoir joué sa partition pour éviter ce qui est arrivé dans la zone.

« C’est une affaire d’héritage, nous on a trouvé ce conflit là ici. Ces derniers temps, un hussier de justice venu de Labé nous a trouvé pour nous dire qu’il est chargé de récupérer ces terres là. Il nous a envoyé des papiers qui nous demandent de remettre à ceux qui occupent les terrains (habitants de Thialeré). Ce sont des papiers signés par le Préfet Elhadj Safioulaye Bah, qui était aux affaires à l’époque. On a envoyé les documents et donné aux ayants droit. Ces papiers devraient être remis au chef du secteur et à monsieur Moussa, on leur a remis. Deux mois après, ils m’ont appelé pour me dire qu’ils veulent revendiquer, je leur ai dit que je veux qu’ils arrêtent. Ils ont dit que la justice avait rendu sa décision en faveur des gens de Labé Dhepperé. Je leur ai répondu que ce problème est plus âgé que nous, on l’a trouvé déjà sur place. Ils ont fixé un jour pour venir, mais je leur ai demandé de me donner du temps pour convoquer le camp adverse afin qu’il participe. Un jour, ils sont venus. J’ai expliqué aux habitants de Thialeré qu’ils peuvent laisser les gens lotir, nous les autorités on va prendre ce qui nous revient de droit comme des domaines pour des hôpitaux, écoles, terrains…
Je leur ai dit que si quelqu’un achète des domaines ici, c’est forcément ici il va construire et cela est un bénéfice pour eux qui habitent ici. Mais les gens de Thialeré n’ont pas accepté, ils ont dit que ces terres leur appartiennent, leurs parents et arrieres grands parents y vivaient. Donc nous on a tenté de calmer, mais finalement on a pas pu », a expliqué Elhadj Mamadou Dambata Bah, avant de décrire le scénario qui a causé d’énormes dégâts. Il dit d’ailleurs avoir été cible d’attaque à partir de son bureau par des frustrés de Thialeré.

« Après, les gens de Labé Dhepperé sont venus. Ils m’ont dit d’aller avec le sous-préfet, on leur a dit qu’on ne peut pas aller avec eux. Ils ont demandé alors à ce qu’on leur donne des représentants avec qui, ils vont aller délimiter. On leur a donné le Vice maire et le président du district. Ainsi, ils sont allés, mais ils ont trouvé les gens de Thialeré mobilisés sur place. Moi je ne peux pas vous dire tout ce qui s’est passé là-bas, puisque je n’y étais pas, mais il ya eu des domaines incendiés, suite à des altercations. Il y a eu beaucoup de blessés. Mais ils ont finalement mis les bornes. Mais ce qu’on déplore c’est que les gendarmes avaient procédé à des arrestations. Du coup, les gens des secteurs voisins sont venus nous trouver à la Mairie. Ils ont menacé d’incendier la Mairie en jetant des cailloux, ils ont dit qu’ils vont mettre du feu à nos bureaux. Mais c’était une décision de la justice, nous on ne pouvait pas encourager ou s’opposer, surtout ils sont venus avec deux pick-ups de gendarmes. Après, on a appelé le préfet pour lui dire qu’on nous a pris en otage, de nous aider. Quelques temps après, d’autres pick-ups sont venus en renfort. Ce sont eux qui nous ont permis de sortir de la Mairie », a renchéri le Maire de Hafia.

A notre micro, Elhadj Mamadou Dambata Bah confirme tout de même la libération des cinq peronnes qui avaient été arrêtées, lors des affrontements.

Siradio Kaalan Diallo