L’auteur du « Terroriste noir » affiche une colère contre les historiens du continent africain. Selon lui, ceux qui devraient mettre en lumière le passé de l’Afrique passent outre leur chemin qu’ils se sont tracé, celui de retracer l’histoire pour les générations futures. Jusqu’à date, l’écrivain guinéen ne voit pas l’impact de la plume des historiens de son continent sur la culture africaine.
Tierno Monénembo n’hésite pas de traiter les historiens de plébicoles. Pour mieux faire asseoir ses arguments, l’écrivain estime que de nombreux pays africains n’ont pas aujourd’hui une histoire complète, même si certains aiment se faire appeler historiens africains. Il a étalé ce point de vue le 26 décembre dernier, dans l’émission L’INVITÉ de TV5 Monde, en parlant de son Roman Saharienne Indigo.
« Il faut savoir dompter son passé et le grand problème de la Guinée c’est cela, certainement c’est dompter le passé. Faire en sorte que le passé ne soit plus l’enfer, que ce soit une source de gloire et d’espoir. Que le passé soit un véritable tremplin pour plonger vers les problèmes de l’avenir et le passé malheureusement ne parle jamais chez nous parce qu’il est toujours trafiqué. Le trafic de la mémoire en Afrique est insupportable dans nos pays, notamment les pays qui ont le plus brillamment obtenu leurs indépendances, la Guinée, l’Algérie, le Ghana, le Congo, le Zimbabwe. Le trafic est là ! Qui va un jour raconter la véritable histoire de l’indépendance algérienne ? Qui va un jour raconter la véritable histoire de l’indépendance guinéenne ? Nos historiens n’ont jamais fait leur travail. Nos historiens africains n’ont jamais fait leur travail, ce sont des démagogues. Donc à nous écrivains de leur faire, nous allons le faire littéralement », a indiqué l’auteur des Crapauds Brousse.