Fatoumata Binta Barry, c’est son nom. Âgée d’une cinquantaine d’années, cette dame à mobilité réduite mariée et mère de quatre enfants dont des jumeaux, en dépit de son infirmité, mène une vie qui inspire la pitié à cause de son handicap qu’elle traîne depuis le bas âge.

Originaire de Ditin dans la préfecture de Dalaba, cette mère de famille vient chaque semaine dans le centre ville de Dalaba dans le cadre de la recherche du quotidien. Elle explique dans quelles circonstances elle a été frappée par cette maladie qui l’a contraint à la mendicité.

«Quand j’étais enfant je pouvais marcher. Un jour, ma maman m’a envoyé dans un champ très dangereux où on ne doit pas y aller, c’est là-bas que j’ai contracté cette maladie. Quand la maladie m’a attrapé, mes membres supérieurs et inférieurs ont cessé de fonctionner. Mes parents m’ont soigné jusqu’à ce que mes membres supérieurs ont repris leur état normal. Quant aux membres inférieurs, ils sont restés inertes. C’est ainsi que j’ai pu me déplacer pour venir en ville chercher mon quotidien, après je retourne au village. Sinon je ne peux rien gagner, ne pouvant pas faire d’autres activités. C’est grâce aux bonnes volontés que je gagne mon pain quotidien», raconte-t-elle.

Depuis plusieurs décennies, Fatoumata Binta Barry, rampe dans les boues et dans la poussière, en saison pluvieuse comme en saison sèche, s’exposant à toute sorte de maladies qui pourraient en découler, pour tendre la main aux bons samaritains. C’est ainsi qu’un jour, le Colonel Bah à la retraite de l’armée française l’a croisé en train de ramper tant bien que mal en pleine rue du centre ville de Dalaba, sans aucune mesure de sécurité. C’était un dimanche, le jour du marché hebdomadaire de Dalaba. Alors, étant très sensible à l’état très précaire dans lequel vie cette pauvre dame, ce Colonel à la retraite de l’armée française, a décidé de faire parler son cœur en vue d’aider la dame, à sa manière. Il met à sa disposition un fauteuil roulant dans lequel est assise la dame, pour dit-il, alléger la souffrance qu’endure Fatoumata Binta.

«Y a quelques mois j’ai vu cette dame traîner par terre, devant l’hôpital de Dalaba, ça me fait pitié de la voir se traîner par terre, ça m’a fait beaucoup mal de la voir comme ça dans la rue avec la poussière. Alors j’ai pensé qu’il fallait l’aider pour lui trouver un moyen de déplacement. C’est ainsi que j’ai ramené un fauteuil d’handicapé par le vol Air France. Ça lui permettra de soulager les douleurs et de ne pas ramper. J’espère qu’elle en prendra bon soin», croit le colonel Bah.

Très enchantée par ce geste du Colonel, Fatoumata Binta Barry ne tarit pas de mots pour exprimer sa gratitude au donateur.

«Je formule mes bénédictions pour lui, que Dieu lui donne santé et longévité. Qu’il bénisse ce qu’il gagne et lui protège contre le mal. Que Dieu lui récompense par le paradis et qu’il lui ouvre davantage les portes du bonheur», s’est-elle réjouie.

Le colonel ne compte pas s’arrêter là. Il promet d’élargir ce geste à d’autres personnes vulnérables, dans la mesure de ses possibilités, selon les propos recueillis par notre correspondant régional.

Mamadou Aliou Diallo pour maguineeinfos.com