En prélude de la date annoncée par le ministère de l’administration du territoire et l’aménagement de la ville pour déguerpir les habitants de la décharge de Dar-es-salam, les concernés vivent dans la peur profonde. Dans ce quartier, nombreux sont ceux qui se réclament d’être accusé par ce décret et restent fermes sur leur positon, celle qui est de rester car leurs démarches sont claires et précises.

C’est plus de mille familles qui sont concernées par ce déguerpissement selon le porte-parole de ces riverains. Un chiffre que le département en charge de dossier a réduit à 201 familles concernées. Selon lui, cette période est consacrée à la recherche des bénédictions mais hélas: « Ce n’est pas la première fois qu’on le dise de vouloir nous déguerpir. Mais vous savez, nous sommes à la période des pluies, nos enfants n’ont pas fini de faire les évaluations ou encore les compositions de fin d’année, ça c’est un risque très grave. En plus, c’est le mois de Ramadan, un mois où les fidèles musulmans doivent chercher des bénédictions de se repentir pour que Dieu les pardonne ainsi que leurs péchés. Mais si c’est en ce mois saint que les gens cherchent des péchés, vraiment c’est très grave », a regretté Issiagha Bangoura. Avant d’ajouter que tous ces visés ne sont pas concernés par ce déguerpissement : « tous ceux qui sont avant les grillages dont nous, ne sommes pas concernés mais après les grillages oui. Nous avons donné tous les papiers qui attestent que ce n’est pas nous qui sommes concernés ».

Sény Sylla, ex-combattant de le l’armée guinéenne depuis dans les années 60.

Parmi ces personnes qui sont dans le viseur de ce déguerpissement figure un ancien combattant qui a contribué dans la construction de ce pays. Pour lui, il se demande où aller car il ne connaît qu’ici. « Je me suis débrouillé pour construire ici le moment où je partais en Morovia et au Libéria pour défendre leur patrie au compte de la Guinée. Et c’est au retour que j’ai finalisé la concession. Je ne connais pas où aller aujourd’hui. Celui qui veut m’enlever ici, il n’a qu’à me tuer car j’ai une grande famille. Le président n’a qu’à enlever les ordures et laisser les habitants », a laissé entendre Sény Sylla, ex-combattant de le l’armée guinéenne depuis dans les années 60.

Aux dires de cette dame, ce fait est une accusation à leur encontre. A l’en croire, elle résidait ce quartier depuis plusieurs années et les ordures qui sont là actuellement avaient pour place à la minière. « Ils nous ont accusé parce que moi, je suis là depuis plus de 14ans.  On mettait les ordures à la minière mais c’est quand le général Conté est monté au pouvoir, ils ont dit aux gens de laisser que les ordures soient déposées là afin de remplir les trous laissés dans la carrière. C’est quand la banque mondiale est venue, ils nous ont dit qu’ils voulaient installer une usine de transformation d’ordures que certaines familles ont été recensées, c’est en ce moment qu’ils ont mis ces grillages pour délimiter la zone », a rappelé M’mah Doumbouya, citoyenne du secteur 1 de ce quartier.

Dar-es-salam

Tous ces citoyens rencontré ont tenu à indiquer que cette semaine-là, il y a eu plusieurs rencontres entre eux et le chef de quartier qui leur a dit que le ministre Kourouma leur a dit de quitter les lieux sinon ils viendront par la force avec des machines pour démolir tous les bâtiments.

Aux dernières nouvelles, 201 familles ont été dédommagées à hauteur de 4 milliards 20 millions de francs guinéens dont 20 millions par famille.

Mamadou Adama Barry pour maguineeinfos.com