À l’école nationale des instituteurs où débute notre périple, le problème criard reste l’insuffisance du personnel. Moins de 18 formateurs y sont pour plus de 1 500 élèves répartis en 14 groupes pédagogiques. À en croire le Directeur des études par intérim de l’école, les superviseurs sensés uniquement assurer la supervision des travaux pratiques dans les établissements, sont sollicités dans la conduite des cours.
En plus de ce problème, s’ajoute le manque d’équipement. Selon Amadou Sara DIALLO, l’école fait recours aux matériels de récupération pour fabriquer les outils didactiques. Presque la même réalité à l’Ecole Nationale de la Santé où les infirmiers d’État et les techniciens de santé publique ne bénéficient pas de travaux pratiques, faute équipements. Pas également de subvention, seulement des crédits annuellement accordés pour des travaux pratiques au laboratoire, Selon Mamadi CONDE, Directeur par intérim de l’école. Comme à l’ENI, la question du personnel reste centrale à l’école nationale de la santé. La prise en charge des vacataires payés par heure n’est toujours pas effective depuis le début de l’année scolaire.
C’est une école pourtant créée depuis l’indépendance de la Guinée, mais l’intérêt des jeunes guinéens est de plus en plus croissant pour les branches de métier. Au centre de formation professionnelle de Kindia, ils sont des milliers à s’inscrire chaque année. L’approche par compétence qui exige 75 % de pratiques ou encore la vétusté des équipements qui pour certains datent de 1933, sont loin de faciliter la tâche aux encadreurs du CFP. Certains grands ateliers et entreprises de la ville (société des eaux de Guinée- électricité de Guinée), constituent des partenaires pour le perfectionnement des étudiants.
Au moment où de prétendus détournements de fonds destinés entre autres à l’équipement de ces centres et écoles techniques et professionnelles sont révélés par la CRIEF, les réalités dans ces écoles de Kindia sont peu reluisantes. Partout les encadreurs, formateurs et élèves nourrissent l’espoir de voir de grands changements. Car, ils restent persuadés que le développement de la Guinée passe également par ces écoles techniques et professionnelles du pays.
Aboubacar Wayé Touré depuis Kindia pour maguineeinfos.com