Le jeudi, 09 mai 2019 dernier, était le dernier délai accordé aux habitants de la décharge de Dar-es-Salam de faire en vitesse leurs bagages et libérer les lieux avant le passage des bulldozers pour la démolition des maisons. Mais malgré ces menaces du gouvernement, ces habitants ne comptent pas céder. Toujours droits dans leurs bottes, les citoyens du secteur 14 de Dar-es-Salam sommés de quitter depuis l’éboulement de la décharge, entendent d’une mauvaise oreille ces menaces du gouvernement de récupérer les lieux.

Dans leurs esprits, c’est plutôt les ordures qui doivent quitter puisse qu’ils sont les citoyens, premiers à s’installer sur ce site cela depuis maintenant des décennies. « Nous sommes des guinéens nés ici sur cette terre. Donc l’Etat ne peut pas nous faire peur. On ne peut pas nous faire quitter pour les ordures alors qu’on n’a pas où aller donc on va rester jusqu’à la mort. Le jour où le gouvernement viendra nous déguerpir, on ne va pas s’opposer mais au cas contraire, on va rester dans nos maisons et s’il dit maintenant de nous sortir de force, nous aussi on sera obligé de réagir. » A déclaré Thierno Hamidou Barry, un des habitants cibles de déguerpissement à Dar-es-Salam.

Issiaga Bangoura, le porte-parole des habitants cibles de déguerpissement.

Au micro de maguineinfos.com, ces citoyens confirment toujours n’avoir reçu aucun franc de l’Etat au titre de dédommagement pour quitter les lieux. Sous un autre ton, ils affirment qu’au lieu que le gouvernement ne les fasse quitter de force et d’ailleurs proposer des sommes minables, de prendre cet argent et financer la délocalisation de la décharge qui, selon eux, ne devrait point empêcher les citoyens de bien respirer dans la capitale. « On n’a jamais été dédommagé même si j’entends certains dire que ces gens-là ont été dédommagés plusieurs fois et ils ne veulent pas quitter, ils n’ont pas de bonnes information parce que depuis qu’on a commencé à nous menacer de quitter, on n’a pas encore vu des autorités et celui qui a géré le cas de ce site vient de confirmer qu’on a rien reçu. »  A confirmé Issiaga Bangoura, le porte-parole des habitants cibles de déguerpissement.

Depuis l’éboulement de cette décharge faisant une dizaine de morts mardi, 26 août 2017 dans ce quartier  Dar-es-Salam, le gouvernement menace toujours de déguerpir mais aucun effet ne s’est encore fait sentir. Ce qui  suscite de vives interrogations sur la réussite de ces opérations annoncées pour démolir les maisons sur ce site surtout que les populations de cette localité sont décidées de ne guère céder leurs abris pour les ordures.

Pour maguineinfos.com
BAH Mohamed