Cette transition ira jusqu’au bout. Je suis contre « une lutte d’intérêts, une lutte à géométrie variable ».
Je ne suis pas un démarcheur de poste. Je ne dénonce pas pour me faire plaire. Je ne critique pas pour être dans la grâce de qui que ce soit. Je ne suis pas NEUTRE. Je ne serai jamais NEUTRE. Car pour moi, la neutralité est la forme la plus odieuse de la lâcheté. Or, je ne suis pas un lâche, pas du tout.
Ni vous ni vos actes subversifs ne mettront un terme à la conduite de cette transition. Le jour où nous constaterons les manquements dans la démarche du Président Mamadi Doumbouya, aux membres du gouvernement et du CNT, je serai en tout cas l’un des premiers à les dénoncer.
Mais en ce moment si critique de l’évolution de notre pays, nous avons l’obligation morale et l’honnêteté intellectuelle de mettre tout en œuvre afin de dissuader les esprits confusionnistes au vent fréquent desquels ce pays a toujours été traîné dans la boue. Ils se sont rendus coupables des saignées financières. Ils ont sacrifié la vie de nos frères et sœurs sans en avoir la moindre crainte du jugement dernier. Qui êtes-vous ? Vous avez quoi à la place de vos cœurs ?
C’est très facile d’étiqueter les gens qui ont le courage de dénoncer, mais aussi de proposer des pistes de solutions. Nous avons hélas hérité d’un système qui nous mettait « dos à dos », qui favorisait la médiocrité en lieu et place du mérite. Vous y en aviez profité, vous y aviez tiré profil en utilisant la colère et la frustration de certains de nos concitoyens.
Si nous aimons ce pays tel que nous le disons dans nos discours, mettons-nous ensemble pour combattre les fléaux qui gangrènent notre système démocratique et notre progrès social et économique.
Si les réalités qui ont conduit à ce coup d’État militaire du 5 septembre doivent se reproduire après l’élection du nouveau Président, je serai parmi ceux qui pensent qu’il faut tout remettre sur table et discuter. Exigeons – un dialogue franc et sincère auprès des nouvelles autorités ; exigeons une démarche collégiale dans la conduite de la transition. Exigeons une durée consensuelle de la transition, proposons les mécanismes d’une transition inclusive, apaisée et réussie à travers les propositions de réformes institutionnelles et constitutionnelles.
Les acteurs sociopolitiques qui souhaitent manifester je ne sais contre quoi ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes, dans la mesure où ce sont eux qui ont applaudi dès les premières heures du coup d’État militaire sans poser les conditions minimales d’une transition inclusive. Qu’ils aient le courage et la maturité politique de résoudre leurs problèmes par les voies définies par nos textes de lois, mais de grâce qu’ils épargnent les vies humaines.
A bon entendeur salut !
Par Aly Souleymane Camara (Enseignant chercheur, Analyste politique et consultant média)