Depuis la célébration hier vendredi, 6 mai 2022, du mariage d’un des célèbres chroniqueurs de l’émission les ‘’Grandes Gueules’’ de la radio Espace Fm, des commentaires vont tous azimuts. Si d’aucuns ne voient aucun mal à cette union, d’autres par contre pensent que « l’épouse a pris une mauvaise décision en s’engageant dans cette relation sans l’assentiment de ses père et mère».
Dans certains commentaires, on peut lire que « la nouvelle mariée aurait changé de nom et de religion pour épouser son homme». Tandis que dans d’autres, on peut lire qu’« elle n’aurait pas informée sa famille biologique pour la célébration de leur union». Chacun y va de son propre commentaire concernant une affaire pourtant simple.
Des débats certes très intéressants mais, qui très malheureusement commencent à se transporter sous l’angle religieux au niveau de certains internautes. D’aucuns confondent même les règles islamiques à la loi en vigueur dans notre pays en la matière.
Loin de moi l’intention visant à juger des opinions, ce qui est plus intéressant ici, c’est l’aspect juridique ou plutôt ce que le Code civil guinéen dit en la matière. En d’autres mots, la famille de Madame Ester peut-elle s’opposer à cette union ?
Nombreux sont les parents qui s’opposent de plus en plus aux mariages de leurs enfants, pour des raisons qu’ils trouvent importantes à leurs yeux et aux yeux de leurs familles. Certains des enfants se révoltent pour sauver leur amour. C’est une scène pareille qui fait la Une aujourd’hui des réseaux sociaux dans notre pays et qui ne cesse de couler de l’encre.
Au regard de la règlementation en la matière, l’exigence du consentement des parents pour la célébration du mariage dépend selon qu’il s’agit des mineurs ou des majeurs.
Quand il s’agit du mineur, le mariage ne peut être scellé sans le consentement de ses père et mère ou, à défaut, de la personne qui, selon la loi, a autorité sur lui. Sans oublier aussi l’autorisation du procureur de la République. En cas de dissentiment entre les père et mère, la célébration du mariage est subordonnée à la décision du conseil de famille (article 243 du Code Civil guinéen). Là, l’exigence du consentement des parents est à priori logique ou c’est l’une des conditions fondamentales dans la mesure où le mineur n’est pas apte à consentir au mariage.
Par contre, quand il s’agit d’un majeur, le seul consentement libre et non vicié des époux suffit pour sceller l’union, car ils sont aptes à consentir au mariage.
Cependant, il est important de souligner que dans une société comme la nôtre, où tout est reposé sur les valeurs traditionnelles, que si la caution parentale n’est pas impérative pour la célébration d’une union quand il s’agit des majeurs, elle est quand même importante car, ils sont une sorte de garantie pour la vie future du mariage. En d’autres mots, ils sont des modérateurs, surtout quand il y a des malentendus dans le couple. Sans oublier qu’en Afrique, en plus d’unir deux personnes, le mariage unit aussi deux familles.
En l’espèce, la loi autorise bel et bien l’union des deux tourtereaux sans le consentement ni des parents de l’un ni de ceux de l’autre, car ils ont atteint la majorité. L’autorité parentale ne peut en aucune manière s’imposer à eux. In fine, c’est un conflit entre le droit et la coutume.
Pour terminer, je souhaite aux deux tout l’amour et le bonheur du monde dans leur nouvelle vie de jeunes mariés!
Par Sayon MARA