Le mariage entre le journaliste Tamba Zacharie Millimono et Oumou Hawa Bah dite Esther n’a pas encore fini de faire parler de lui. Ce vendredi 13 mai 2022, l’Imam râtib de la grande mosquée de Dalaba, Elhadj Cherif Barry, a, dans son sermon longuement évoqué la célébration de ce mariage qui fait objet de plusieurs critiques dans l’opinion. L’imam a vigoureusement fustigé la célébration de ce mariage dans un mépris total des parents de la fille.
Si c’était quelqu’un de la religion musulmane qui avait posé un tel acte dans une mosquée, ça aurait été autrement interprété et ça coûterait même de la quinine aux fidèles se trouvant dans la mosquée, a catégoriquement affirmé l’imam.
«En Guinée la majorité de la population est musulmane. Quelqu’un prend une fille banalement et l’envoie à l’église pour dire qu’il célèbre un mariage tout en empêchant la maman de cette fille qui veut voir sa fille, d’entrer à l’intérieur de l’église et que ça soient des hommes en tenue qui orchestrent cela et qu’on appelle ça un mariage? Si c’était un musulman qui avait fait entrer une fille dans la mosquée pour sceller un mariage, toute la mosquée serait submergée de gaz lacrymogène. Ils auraient dit que les musulmans contraignent les autres à se convertir à l’islam», s’offusque Elhadj Mamadou Cherif Barry.
Si d’aucuns jugent ce mariage sur l’angle religieux, l’Imam quant à lui, soutient que la source du problème réside du fait que les parents de la filles soient totalement exclus. Cependant, le mal étant déjà consommé, le Secrétaire de la ligue islamique préfectorale de Dalaba, invite les fidèles musulmans à formuler des prières pour que la fille puisse revenir à la case départ.
«Je demande à chacun de prier pour que Dieu ramène cette fille sur le droit chemin, pour qu’elle revienne à ses parents. Ce n’est pas une affaire de religion puisqu’il y a des chrétiens qui se convertissent à l’islam tout comme il y a des musulmans qui embrassent le christianisme. Mais que ce soit l’islam ou le christianisme, dans toutes les religions du monde, aucun verset corannique ou biblique ne prône la célébration d’un mariage sans la présence des parents des mariés. Le débat c’est à ce niveau d’abord, ce n’est pas la religion. C’est la manière par laquelle ce mariage a été célébré sans la moindre présence des parents de la fille, qui pose problème. C’est seulement les animaux sauvages qui peuvent se marier de cette façon», titille ce religieux dans un ton très ferme.
Pour terminer son intervention sur ce sujet très controversé, Elhadj Cherif a invité les musulmans à être prudents face à ce qu’il qualifie de dégradation des valeurs du Foutah par ses propres filles, qui commence à prendre de l’ampleur.
«Faisons très attention nous les musulmans, surtout ceux de la Culture du Foutah. Nos filles, nos sœurs ont fini de nous humilier, d’humilier le Foutah Djallon. Elles ont fini de profaner les valeurs du Foutah Djallon», a regretté dans son sermon qui portait sur le mariage, le premier imam de la grande mosquée de Dalaba.
Mamadou Aliou Diallo pour maguineeinfos.com