Le syndicat national de l’éducation dresse un bilan global peu reluisant des examens nationaux session 2022. Pour le SNE, des dysfonctionnements graves ont été constatés à tous les niveaux dans l’organisation et la gestion de ces examens. Parmi ces manquements, figure en ligne de mire le recrutement d’une « milice » dénommée les gardiens du mérite.
Lors d’un point de presse animé ce jeudi à Conakry, le syndicat national de l’éducation reconnaît tout d’abord que les efforts ont été fournis cette année pour minimiser la fraude électronique aux examens nationaux. Puisque de nombreux candidats porteurs de téléphones ont été pris, mais aussi des enseignants complices des élèves candidats dans les groupes WhatsApp ont été également interpellés. Chose que salue le syndicat. Cependant, le SNE regrette la méthode de substitution des candidats qui a refait surface.
« Le fait que les cartes étaient sans photos, ça permis à certains candidats de se faire remplacer par de étudiants qui ont composé à leurs places. C’est vrai qu’on a pris un étudiant dont on a fait le chantage là-dessus sur les réseaux sociaux. Mais sur 255 centres d’examens au bac ou au brevet, si c’est un qu’on prend, ça veut dire combien n’ont pas été pris et qui ont œuvré à cette substitution ? », s’interroge Michel Pépé Balamou.
L’autre élément que déplore le syndicat, c’est la mauvaise formulation des sujets à tous les niveaux.
« Les sujets dans leur écrasante majorité ont été très mal formulés. Lorsque vous prenez des sujets au brevet et à l’examen d’entrée en 7e année, vous vous rendrez compte qu’il y a des fautes non seulement dans les sujets, mais aussi des consignes très mal formulées. Et c’est en ce moment même qu’on a vu que certains surveillants ont été renvoyés des salles de classes, parce qu’ils ont commis des fautes au tableau. Etant donné que ceux qui ont composé des sujets, ont aussi commis des fautes dans les sujets, même dans les consignes c’est un problème », révèle le Secrétaire général.
Le SNE dénonce par ailleurs le deux poids deux mesures dans les prises de sanctions faites par les autorités éducatives du plus haut niveau. Plus loin, l’autre fait marquant et qui semble très grave pour le plus jeune syndicat guinéen dans le secteur de l’éducation, c’est le recrutement des gardiens du mérite pour dit-on crédibiliser ces examens.
« C’est gardiens du mérite sont composés d’étudiants en chômage, d’élèves au formation sommaire raccourci, au français approximatif, au style vestimentaire indésirable, qui passent dans les centres d’examens pour donner même des institutions aux délégués et aux superviseurs. Qui rentrent même dans les salles d’examen pour fouiller les candidats et même pour mettre fraude sur leurs feuilles », regrette ce responsable syndical.
Le syndicat dans son rôle de force d’alerte, a aussi pointé du doigt le manque de matériels didactiques pendant ces examens nationaux session 2022.
Yam’s Cheick Camara