La musique est par définition, un lien linguistique commun à plusieurs peuples.
Le musicien exprime par le son ce que le peintre, le sculpteur ou le poète exprime par d’autres formes artistiques.
Pour ce qu’il est de la musique traditionnelle de l’aire culturelle Foutanienne nous pouvons ranger les instruments en trois groupes à savoir les instruments à vent, les instruments à cordes et les instruments à percussion.
Les instruments à vent
Dans ce lot nous avons les flûtes (Ceerdu et tunniru)
• Flûte pastorale ordinaire (cerdu) :
Pour sa description, c’est une tige de bois issue d’une liane et perforée de trois ou quatre trous et dont la partie supérieure est bouchée par de la cire. Cet instrument se joue de façon latérale.
• Flûte pastorale rare (tunniru)
Plus que sa cousine dont on a parlé plus haut elle porte 5, 6 ou 7 trous mais dont l’extrémité supérieure se termine en bec. Pour la position de jeu, il se tient comme un saxophone.
Les instruments à corde :
Dans ce groupe on peut citer l’arc musical (Baîlol), le violoncelle (nyenyeru ou kalandin), la guitare traditionnelle (hoddu), une mandoline pastorale (keronnaru),le bolombata.
• L’arc musical (Baîlol)
Instrument monocorde en forme d’arc que l’on joue à l’aide des doigts et la bouche sert d’amplificateur pour agrémenter le son.
• Le violoncelle (Nyenyeruou encore kalandin)
Il comporte 4 cordes et se forme d » une caisse de résonnance recouverte d’une peau de varan qui se joue à l’aide d’une tige de bois incurvée en arc sur laquelle est tendue une houppe de crin de cheval.
• La guitare traditionnelle (hoddu)
Souvent muni de trois ou quatre cordes généralement du crin de cheval et plus récemment du synthétique. Une caisse de résonance en bois sur laquelle est tendue une fine peau de la tête d’un bovin et fixé sur le bois par des pointes emmanchées dans la masse.
La guitare traditionnelle hoddu diffère de son cousin le keronnaru par le fait qu’il est dépourvu de plaque métallique portant des anneaux (sandjere)
• La mandoline pastorale (keronaru)
Instrument à trois ou quatre cordes tendues le long d’une tige dont la caisse de résonnance est d’un imparfait ovale avec une extrémité munie d’une plaque métallique ^portant des anneaux (Sandjere)
• La Kora à trois ou 4 cordes (bolombata)
Originaire du manding, elle a été introduite au Fouta via les échanges commerciaux et de partenariat entre l’Almamy Samory et ses pairs de Timbo.
Les instruments à percussion
Dans ce lot nous avons le tamtam (djembé), les sistres (laladhe), gourdes musicales (humbaldu) et le balafon (balan).
• Instrument à la forme d’un mortier creux vers le bas et surmonté d’une peau d’un type de rongeurs (toguere en pular) et de plus en plus de peau de bœuf. L’instrument est surmonté de deux plaques d’anneaux de chaque côté avec un son de castagnettes servant à mettre l’ambiance.
• Les sistres (laala)
Lames de calebasses cylindriques trouées et enfilées sur un manche en bois en forme de v écarté se jouant en paire.
• Les gourdes musicales (humbaldu)
Instrument à l’usage des maitres de la parole traditionnelle Awlubhes au cours de la danse du yeela, danse spécifique des Awlubhes où le danseur avance de trois pas et recule de deux tout en balançant les bras d’avant en arrière.
Le humbaldu est une sorte de gourde qu’on joue en la frappant contre le sol.
• Le balafon (balan)
Est un instrument d’origine mandingue introduit à Labé par les familles Djely notamment Kouyaté.
Le balafon est de la famille des xylophones et se ^présente sous forme de table à 19 lamelles sous lesquelles 19 petites gourdes servent d’amplificateurs.
Le plus vieux xylophone du genre est le sossobala ou balafon de Soumaoro Kanté, roi sorcier qui a vécu dans le Manding du 13 ème siècle.
Ousmane Tkillah Tounkara