À l’occasion de la fête de Tabaski de cette année, une nouveauté a surpris tout un et d’aucuns se font une équation à plusieurs inconnus. La plus grosse question reste sa réussite. Au clair, voici pourquoi cette danse folklorique (Mamaya) n’a sa place qu’au grand carrefour Cherifoulah.

Pour la petite histoire la Mamaya a été apportée entre 1936 et 1940 par des jeunes commerçants de Kankan qui faisaient la navette entre Kankan et Segou en passant par Bamako et Sikasso qui voyaient les habitants de Sikasso faire cette danse. Ces jeunes ont souhaité au doyenat d’alors sa pratique dans la localité. Il leur a été demandé de faire une démo afin de s’assurer qu’elle ne transgressera pas des principes de l’Islam. C’est en ce moment qu’elle fut appréciée et validée car, les hommes occupaient une rangée et les femmes une autre. L’habillement aussi simplement cousu et largement porté couvrant les parties humiliantes a été un facteur prépondérant. Le tout accompagné par la sagesse des gestes sur les rythmes de balafon du celebressime NFa Sidi Diabaté (grand-père de Djanka la divine, Oumou Diabaté, Missia Saran etc…) avec des voix des cantatrices.

Pour répondre à la question, pourquoi la Mamaya doit rester à Cherifoulah.
Après validation par la notabilité, ces jeunes hommes commerçants tels Nana Kaba « Yanaga », Sekou Kaba, Sekou Bayo etc… et leurs amis Karamo Kaba, Bandian Sidimé, Sénkoun Dabo etc… ont organisé la première sortie à la place publique Sounkourou Loro à Banankoroda (à côté du marché Dibida) ensuite à Timbo pour faire plaisir aux amis de ce quartier avant de venir au carrefour Cherifoulah situé entre les 4 « Da » (Banankoroda, Salamanida, Timbo et Kabada) afin de s’assurer que les jeunes (hommes et femmes) ne fassent des comportements nocifs, il a été question que Cherifoulah soit maintenu à jamais.

À part le décès de l’érudit (2004), où elle a été déplacée pour le carrefour Kefinah. La Mamaya a été toujours organisée à Cherifoulah. Quelque soit la mobilisation des spectacles, le lieu parvient toujours à contenir la masse.

Déplacer cet événement est une mauvaise décision car, la décision des sages est irrévocable. On peut organiser la Mamaya partout en ville, mais les trois jours ne doivent se tenir qu’à son endroit.

Par Lamine Toutè Kaba