Organiser rapidement les élections et penser les gagner ne doit point être le seul souci d’un leader politique.
En tant que de leaders politiques, nous devons nous battre pour organiser les élections le plus rapidement possible et penser même à les gagner. Ça ne doit guère pour autant être le plus important pour nous, pas plus que la survie de notre pays.
Depuis 2010, nous avons a eu à organiser plus de cinq élections, plus de cent jeunes tués pour justement ces élections, et aucune n’a été transparente selon nos estimations. Qui peut garantir qu’au lendemain d’une autre élection à la vitesse que quelqu’un ne se lèverait pas le lendemain pour contester ses résultats ou se déclarer éventuellement le vainqueur? Qui peut garantir que les élections ne seraient pas ethniques et régionales dans lesquelles l’un de deux candidats arrivés probablement au deuxième tour ne mélangerait pas les ethnies et régions, l’autre passerait ainsi la durée de tout ou ses mandats à détruire tout? Qui peut garantir que nous ne nous tuerions pas encore avant, pendant, et après ces élections?
Il faut bien évidemment proposer un calendrier qui établirait toutes les actions à entreprendre dans la transition et le CNT va en discuter et adopter une version finale. Avant tout, nous pouvons faire plusieurs choses à la fois. Il faut aussi mettre en place un comité de suivi composé de représentants des organes de la transition et de forces vives de la nation pour évaluer périodiquement les choses faites, celles qui restent à faire, et apporter à chaque fois que c’est nécessaire les éventuelles corrections pour respecter la durée de trois ans de cette période exceptionnelle.
En d’autres termes, le gouvernement pense à réconcilier le pays et à entreprendre certaines réformes socio-économiques urgentes et nécessaires, et le CNT d’adopter le chronogramme détaillé des actions de la transition et doter le pays de la nouvelle constitution et lois organiques. Cependant, il faut immédiatement souligner que le problème serait qu’aucune élection ne sera transparente avec les partis ethniques que nous avons actuellement. Ils peuvent prétendre être des partis nationaux même si nous connaissons tous la réalité. Nous n’aurons jamais la paix avec eux et nous nous tuerons à chaque élection avec eux. C’est pourquoi la nouvelle constitution doit en mettre fin d’abord. Nous pouvons être d’accord que si les partis politiques peuvent former des coalitions politiques, ils pourraient aussi se regrouper en trois grands partis et la moitié de nos problèmes disparaîtraient naturellement.
En résumé, peu importent les autres et éventuelles modifications aux constitutions anciennes pour avoir la nouvelle. Si la nouvelle constitution ne change pas le nombre des partis politiques pour en faire trois au maximum, la transition n’aurait rien résolu. Il nous suffirait juste une seule élection pour nous en rendre compte.
Enfin, il est important de savoir que l’avenir du pays, de sa jeunesse, et sa paix éternelle ne devraient jamais être mesurés aux ambitions individuelles de quelques partis et leaders politiques. On le dit et le répète, nous n’aurions jamais la paix et le développement socio-économique avec les partis ethniques. Ça n’a jamais marché et ça ne marcherait jamais.
Par Ibrahima Manda Doukouré, New York