Selon le communiqué relatif à la prochaine rentrée des classes, la date du 04 octobre prochain est de mise en Guinée. C’est en tout cas ce qu’a annoncé le Ministère de l’enseignement pre-universitaire et de l’alphabétisation. D’ores et déjà des questions se posent sur un certain nombre de problèmes qui guettent l’école guinéenne et son système. Parmi ces problèmes, le manque d’enseignants dans les établissements d’enseignement public reste une préoccupation majeure pour le syndicat national de l’éducation. Son Secrétaire général tire la sonnette d’alarme et interpelle les autorités éducatives sur leur responsabilité.
La rentrée des classes 2022-2023 s’annonce à un moment où l’école guinéenne est confrontée à un manque criard d’enseignants. Selon les dernières enquêtes menées par des structures syndicales notamment le SNE, un besoin de près de 20 mille enseignants s’impose. Face à cette situation, le Secrétaire général du syndicat national de l’éducation appelle les autorités en charge du système éducatif national à bouger. Ce, en facilitant le recrutement des enseignants contractuels à la fonction publique. Pour lui, c’est le seul moyen de minimiser la problématique liée au manque d’enseignants.
« Gouverner c’est prévoir, prévoir c’est anticiper. Ce n’est pas le jour de la chasse qu’on apprend à manier les armes. Nous sommes très déçus d’autant plus qu’aucune mesure sérieuse n’est prise pour juguler le manque criard d’enseignants dans nos concessions scolaires, d’autant plus que depuis 2019, on criait sur tous les toits que la République a un manque de 19.292 enseignants. Et, au même moment, nous avons des enseignants communautaires qui sont payés aux frais de la communauté villageoise qui ont construit des écoles à l’aide de leurs propres frais. Vous avez 10.585 enseignants contractuels qui, depuis 2018, enseignent dans les écoles de la République gratuitement. Certains sont même des chefs d’établissement, professeurs, principaux. Il y en a même ceux qui enseignent dans les écoles privées qui ont fait un grand succès dans les différents examens passés. Et, on laisse ces gens-là, on veut partir dans les bureaux pour reprendre ceux qui ont fait entre 15 et 20 ans sans entrer en classe. Donc, je pense que c’est une ingratitude de la République envers ces enseignants contractuels », a regrette Michel Pépé Balamou.
Selon les dires du Ministre de l’Enseignement pre-universitaire et de l’Alphabétisation, environ 3000 enseignants ont été récupérés dans les différents bureaux des écoles publiques du pays. Ces responsables d’écoles d’alors qui sont aptes à enseigner, seront déployés dans les différentes salles de classe.
Yam’s Cheick Camara