Un nouveau bras de fer oppose Elhadj Ousmane Fatako Baldé plus connu sous le nom «sans loi» aux sages du Foutah Djallon. C’est en tout cas l’information que nous venons d’obtenir. Quelle est donc l’origine de ce malentendu entre l’homme d’affaires et les notables du Foutah ? En effet, tout est parti d’une annonce faite par la Coordination nationale des Foulbhés et Haali-poular de Guinée, relative à l’inauguration de son siège dénommé la maison du Foutah «Soudou Baba», situé à Boussoura, dans la commune de Matam.
Cette inauguration est prévue les 23 et 24 décembre prochains. Sauf que cette décision que les sages du Foutah qualifient d’unilatérale fait des mécontents. C’est en tout cas ce que laissent entrevoir les sages dans une déclaration faite à cet effet, par Elhadj Bano Bah de Pita, Khalife général du Foutah, dont copie est parvenue à notre rédaction.
« A cet égard, si nous faisons foi à des messages qui circulent dans les réseaux sociaux, mais aussi à des lettres non explicitement destinées aux MAWBHE MOUSSIDAL, il semble que notre fils Elh Ousmane Fatako BALDE, envisage de procéder à l’inauguration de la MAISON DU FOUTA les 23 et 24 Décembre prochains, en y installant une ONG que nous ne connaissons pas et en y déroulant un programme d’activités diverses dont nous n’avons pas connaissance. Nous, MAWBHE MOUSSIDAL, n’avons pas autorisé ce programme d’inauguration encore moins ce projet d’utilisation de cette maison commune du FOUTA à des fins non consensuelles. Les MAWBHE MOUSSIDAL FUUTA sont les gardiens implicites de ce lieu. Son exploitation ne se fera donc que suite à un consensus de tous les sages, ainsi que des fils et des filles du FOUTA. Nous n’avons donc donné aucun mandat à qui que ce soit pour cette inauguration», se sont fait entendre les sages.
Comment cette maison qui divise déjà a-t-elle donc été attribuée au Foutah, par qui et pour quel motif? Dans la même déclaration, la Coordination du Foutah a retracé l’historique de ladite maison.
«En effet, c’est en vue de structurer et d’organiser l’unité et la dignité des fils et filles du FOUTA à Conakry, que notre regretté ancêtre ELH IBRAHIMA MACI BAH (Paix à son âme), en 1978 avec l’assentiment de tous les membres de sa famille, a offert gracieusement un terrain aux ressortissants de notre région, en les autorisant à y bâtir une maison qui sera à jamais la MAISON COMMUNE DU FOUTA. Par la suite, quelques bonnes volontés individuelles du Fouta ont conjugué généreusement leurs efforts pour construire, sur ledit terrain, un bâtiment qui, de fait est notre propriété commune, placée directement sous le contrôle et l’autorité des MAWBHE MOUSSIDAL FOUTA», ont-ils rappelé dans leur déclaration intitulé « appel des notables du Foutah à ses fils et filles résidant en Guinée, en Afrique et dans le reste du monde».
Selon eux, Elhadj Ousmane Fatako, n’a reçu donc, aucun mandat au nom du Foutah, de décider d’un quelconque usage de la maison qui pour eux, est commune à tous les fils du Foutah. Pour eux, il est hors de question à qui que ce soit de s’attribuer le droit d’usage personnel de cette maison.
«Seule une décision concertée par le collège des sages du FOUTA peut autoriser l’inauguration et l’exploitation de cette infrastructure. Aussi au nom du collège des sages et au nom de tous les enfants du FOUTA, nous demandons à notre fils Elh Ousmane Fatako de bien vouloir surseoir à son projet d’inauguration. Au moment opportun, toute notre communauté sera informée, après large consultation par les MAWBHE MOUSSIDAL FOUTA sous l’autorité du calife Elh BANO BAH de la date et des modalités d’exploitation de ce bien communautaire», ont-il lancé à «sans loi».
Cet appel tombera t-il dans des bonnes oreilles alors que l’inauguration prévue c’est dans un peu moins d’une semaine ? Les prochains jours nous édifieront.
Mamadou Aliou Diallo pour maguineeinfos.com