La célébration des fêtes de fin d’année divise les opinions à Kankan. Si une frange de la population de cette ville majoritairement musulmane pense que la célébration des fêtes de fin d’année est en contradiction avec les principes de l’Islam, d’autres s’apprêtent déjà à commémorer la fin de l’année conformément au calendrier grégorien puisqu’ils estiment que la religion ne les interdit pas cette fête.

Pour les départager, notre notre correspondante régionale a tendu son micro à quelques citoyens. Sory Kaba est l’un de ces jeunes musulmans qui ne voient aucun inconvénient à la célébration de ces fêtes de fin d’année. « C’est une fête qui nous a été imposée, par le fait de l’instauration de l’école par les colons en fonction du calendrier chrétien. Nous jeunes musulmans de Guinée, considérons désormais les fêtes chrétiennes comme  les nôtres. Moi je ne trouve aucun inconvénient de fêter cette fête », a-t-il dit

Contrairement à son prédécesseur, Ibrahima Camara un autre citoyen, fait partie du camp de ceux là qui condamnent avec la dernière énergie la participation des jeunes musulmans aux fêtes de fin d’année. « En Guinée actuellement on ne sait pas qui est chrétien et qui est musulman, parce que les jeunes musulmans s’adonnent à la célébration de ces fêtes que les chrétiens. Pour moi, les fêtes là sont les fêtes du calendrier chrétien, le 24 et 31 décembre et moi je dirai à mes confrères musulmans de laisser la célébration des fêtes de fin d’année à nos amis chrétiens, vu que notre fête de fin d’année est Djombèntè, mais on n’arrive pas à fêter cela, ce jour quand tu pars à la mosquée tu ne verras aucun jeune en train de prier ou faire des bénédictions et tout le monde est là on attend que le 24 et 31, c’est vraiment dommage », a-t-il signalé

Que dit réellement les prescriptions musulmanes de ce débat ? L’Imam Elhdj Issouf Konaté répond.  « La religion condamne quelque part, parce qu’elles ne sont pas nos fêtes et surtout pourquoi la religion condamne? Nos jeunes qui fêtent les fêtes de fin d’année, ils ne vont pas à l’église, mais vont s’adonner à l’alcool et ils vont s’adonner à toutes sortes de comportements néfastes suivant même, ils vont jusqu’à gêner même les chrétiens qui considèrent que ce sont leurs fêtes. Ce sont des pratiques déplorables que les écrits coraniques rejettent avec fermeté », a-t-il départagé

Face à ce constat, les leaders des chrétiens de la ville, ont dans le passé adressé un communiqué à la ligue islamique de Kankan dans lequel ils ont dénoncé le comportement mal sain qu’adopteraient certains jeunes lors de ces fêtes de fin d’année. Malgré l’implication des imams, certains jeunes musulmans restent encore attachés à la célébration des fêtes dites chrétiennes.

Mariame Baïlo Baldé