Mis en prison depuis le 29 septembre 2021 pour des faits de participation à un attroupement interdit, pillages, destruction de biens publics et privés entre autres, les activistes de la société civile guinéenne, Oumar Sylla, dit Foniké Mènguè et Ibrahima Diallo continuent impatiemment d’attendre leur procès, mais sans succès. Cela devient de plus en plus une préoccupation et à la fois une inquiétude pour le collectif des avocats en charge d’assurer leur défense. Me Salifou Béavogui, un des membres du collectif, attire l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur la lenteur constatée dans l’évolution du dossier.

D’abord l’avocat fait part de sa déception après avoir interjeté appel à la Cour d’appel de Conakry pour statuer sur ce dossier.

« Après la décision de la Cour d’appel, nous avions eu l’espoir qu’un procès allait rapidement se tenir. Et je pense qu’au moment où je vous parle, ce procès aurait pris fin parce que c’est un dossier vide. Ce sont des arrestations et des détentions purement arbitraires qui ont été opérées pour neutraliser les activistes. Donc, pour nous, il n’y avait plus rien à craindre, on partait directement vers le procès. Je crois que c’est après 11 jours que le parquet général aurait fait le pourvoi en cassation alors que la loi indique 6 jours. Non seulement ce recours est fait hors délai, mais il n’a pas également obéi aux formalités prescrites. Il n’a jamais été notifié aux inculpés qui sont en détention ni à leurs conseils. La forme n’a pas été respectée, indéniablement la Cour ne fera que rejeter », regrette Me Béa.

Ensuite, Me Salifou Béavogui fait savoir la crainte que ses collègues avocats et lui en ont suite au retard accusé dans la programmation d’un procès digne de nom dans cette affaire.

« Maintenant l’inquiétude que nous avons aujourd’hui, c’est la lenteur de la procédure. Le 30 et le 31 décembre, nous avons fait beaucoup de démarches pour que le fond du dossier soit transmis à la Cour suprême. Hier, nous étions encore dans les mêmes courses et aujourd’hui on va vérifier si le dossier est effectivement arrivé à la Cour suprême pour que le processus soit déclenché à ce niveau parce que ce sont des libertés qui sont confisquées », a-t-il expliqué.

Pour finir, l’avocat invite la Cour suprême à diligenter la procédure afin que le droit puisse être dit et que ses clients puissent recouvrer leur liberté.

Yam’s Cheick Camara