L’hôpital régional de Kankan est-il devenu un centre de négoce? Tout porte à croire ! En tout cas, les plaintes des patients et autres citoyens font croire que dans cet établissement sanitaire public, les responsables sont accusés de corruption et de mauvaise gestion. Pire, le recrutement et les passations de marchés gré à gré sont decelés par certains acteurs. Pour en savoir davantage, Maguineeinfos.org s’est intéressé à ce sujet qui suscite une vague d’indignation chez les citoyens du Nabaya. Accusé de corruption et de détournement, les autorités de l’hôpital ont rejeté en bloc, les informations relayées dans la presse.

Quant au recrutement frauduleuse de stagiaires et de l’exploitation de ces derniers, le Responsable des Ressources Humaines apporte des précisions. Pour lui, le personnel évoluant au sein de cet hôpital est traité dans les règles de l’art.

« Les stagiaires permanents ne sont pas payés, ils viennent pour apprendre, donc c’est l’apprentissage et ils sont aussi sous la coupe des gens qui sont là. S’ils sont médecins, ils sont sous la coupe du Chef de service, s’ils sont infirmiers, ils sont sous la coupe de ce Service. Donc ce sont des gens qui ne sont pas rémunérés, mais qui sont sous contrôle. Donc les contractuels de l’hôpital, les médecins sont au nombre de 35. Il y a 9 biologistes, il y a 26 infirmiers, donc qui sont au compte de l’hôpital comme contractuels. Il y a aussi 50 agents d’entretien, ils sont là pour le nettoyage, hommes et femmes. Et au total des 120 personnes qui y travaillent, personne n’est au dessous du SMIG qui est à 550.000 GNF. Seulement les stagiaires prennent plus de 73 millions par mois, y a des primes aussi allouées à la fin du mois qui sont différentes de leurs SMIG », a précisé Elhadj Boubacar Touré, responsable des Ressources humaines dudit hôpital.

Pour la surveillante des urgences medecochurirgicales de l’hôpital régional de Kankan, aucun cas de malversation ne s’est avéré dans ce centre régional. Elle indique d’ailleurs que le responsables de l’hôpital ont du cheveux blanc pour couvrir les dépenses des différents services.

« Les recettes qu’on fait générer par jour, si on fait générer par exemple 15 millions ou 16 millions, retenez que le double de ces recettes perçues est en déperdition encore. Par exemple on peut enregistrer 24 millions de pertes parce que la population paye en moitié les prestations. A Kankan, le taux de décès est plus grand que les recettes générées. D’ailleurs, je me demande tous les jours comment le Directeur arrive à gérer toutes déperditions là, parce que les médicaments se payent, il n’y a pas un soin gratuit », défend Madame Soubouyan Camara.

Mais ce n’est pas tout! Les cadres et responsables de l’hôpital sont aussi accusés de favoritisme dans la répartition des privilèges, notamment les formations et emplois. Sur ce sujet, Dr Aly Manpan Koundouno se veut clair. Il illustre la transparence dans la gestion par un examen récent.

« Lorsque cette formation a été ouverte à Conakry, nous avons dit, pourquoi ne pas envoyer des gens pour que les gens soient formés. Chaque année vers le mois d’octobre, on lance un appel à candidatures pour demander ceux qui sont prêts à aller faire cette formation. Et pour être éligible, il faut avoir un diplôme du Bac, un diplôme d’infirmier d’état. Comme nous avons des jeunes infirmiers, nous avons demandé quels sont ceux qui sont prêts à aller faire cette formation. Et parmi eux, il y a eu trois. Et deux parmi eux n’ont pas eu le Bac, celui qui a le Bac, qui est éligible a été convoqué pour lui dire qu’il a été admis à aller faire cette formation. Certains les gens avec qui il a déposé les dossiers sont frustrés. S’ils disent que c’est parce que ce jeune a des liens avec le Directeur, moi je peux montrer les preuves », explique cet assistant au service des chirurgies.

Cité dans plusieurs dossiers comme la surfacturation de certains marchés et le gonflement des prix des prestations et des produits, le Directeur Général de l’hôpital régional de Kankan se dit blanc. A notre micro, ce premier responsable donne des détails liés aux accusations portées sur sa personne.
« Par rapport à ce cas de corruption, on a dit que la Radio a été surfacturée. Mais ça été expliqué par le Directeur que je suis. Nous avons discuté avec un fournisseur, qui allait livré la Radio à un prix, à Conakry. Tout fini, il devait livrer la Radio à Conakry, à 700 millions, on a discuté, il nous a laissé finalement à 600 millions. Le prix n’a pas été doublé, c’est le prix de la Radio et le prix de la livraison. Tout le monde peut venir vérifier cela aujourd’hui. Ce n’est pas n’importe quelle Radio nous avons installé. A deux mois de notre prise de fonction, l’hôpital ne disposait pas de Radio. Et les malades étaient obligés d’aller à Siguiri ou bien à Bamako pour faire une simple Radio. En tant que Directeur, ça m’a donné à réfléchir et à agir tout de suite. Il fallait qu’on donne vie à l’hôpital de Kankan. On a pensé à l’électricité, on a acheté des batteries et des panneaux solaires et tout le monde voit cela aujourd’hui à Kankan. Donc il n’y a eu aucun fait de corruption. Il y a eu des faits de modification, nous on a acheté 24 batteries. Les enquêteurs ce sont des humains, quand ils ont constaté, ils ont fait leur rapport », soutient Dr Farimba Camara, avant de bondir sur les prix qualifiés d’exhorbitants.

« Par rapport à la conformité aux prix affichés et à la réalité, il y avait seulement un problème d’actualisation du tableau qui affiche les tarifs appliqués à l’hôpital. Ce n’est pas une surfacturation. Sinon les factures données aux clients et ce qui est dans la base de données de l’ordinateur sont conformes. C’est seulement le tableau qui devait être actualisé. C’est ce qui n’avait pas été fait, et nous nous en excusons. Mais ce n’est pas une mauvaise volonté d’aller détruire la population. Si ce Monsieur qui dit que je fais un cumul de services est sûr, qu’il vienne avec des preuves. Aujourd’hui le chef du service Ophtalmologie s’appelle Elhadj Fodé Oumar Cissé et non Dr Farimba Camara. Je viens en appoint au service, car je suis le seul spécialiste dans la région », rassure le Directeur Général.