Seulement quelques mois après l’interdiction de la vente de médicaments par terre ou la pharmacie par terre, ils sont nombreux à être impactés. Plusieurs de ces anciens vendeurs ne se trouvent plus de point de chute. Pour la plupart des pères de familles, ils sont dans une situation de désolation. C’est en tout cas la réalité constatée par Maguineeinfos.org.
A notre micro, ils ont décrit une situation pathétique qu’ils traversent. A leurs dires, depuis l’interdiction de ce travail, leurs enfants ne vont pas à l’école, faute de moyens. Certains disent ne plus être en mesure de se trouver de la dépense. D’autres n’excluent pas le retour au village pour se trouver autre chose à faire.
« C’est dommage ! C’est une décision inappropriée. Depuis la prise de cette décision, nous on ne fait pratiquement rien. C’est ce qu’on avait comme travail, on nourrit nos familles dans ça. Malheureusement d’un seul coup, on interdit cette activité. Sincèrement on ne sait plus quoi faire », s’est lamenté Oumar Sylla, rencontré à Cosa.
Adama Bah, aussi vendeur de médicaments mais au chômage depuis la mesure interdisant ce travail, soutient que cette décision fait beaucoup d’impacts. Pour son cas personnel, notre interlocuteur dit n’avoir plus les moyens de payer son loyer. Il craint également l’approche du Mois de Ramadan, qui s’annonce déjà difficile à affronter.
« Moi j’ai été vidé de mon logement cela fait un mois. Puisque je ne travaille pas, je n’ai pas où avoir de l’argent pour payer mon loyer. Mes enfants ne vont pas à l’école. Et cette situation coïncide à l’arrivée du Ramadan, comment pouvons-nous entamer ce mois saint dans cette situation ? Nous demandons à l’Etat de revoir cette situation, sinon l’impact est énorme chez les citoyens. Nos familles restent sans situation à cause de l’interdiction de cette vente », confie t-il.
Si certains s’efforcent à résister, d’autres ne voient pas de solution que de retourner au village. C’est le cas de Lamine Barry.
« Depuis quelques années je suis dans la vente de médicaments. Mais puisqu’on n’a pas les moins d’ouvrir une pharmacie, on n’a pas la possibilité de faire mieux, on a décidé de nous lancer dans cette activité. Mais aujourd’hui l’Etat a interdit cela sans aucune mesure d’accompagnement. Moi qui vous parle, j’ai plusieurs bouches à nourrir, j’ai un loyer à payer. Mais le seul travail que je connais est aujourd’hui interdit. Donc il ne me reste plus qu’à trouver d’autres solutions. Actuellement, je m’apprête à rentrer au village, voir ce que je pourrai faire comme activité là-bas », a expliqué notre interlocuteur.
Les vendeurs ne sont pas les seuls impactés par cette décision du Gouvernement guinéen. Les acheteurs se trouvent également dans des difficultés de se trouver des produits médicaux. Beaucoup estiment que les prix proposés à la pharmacie sont insupportables par les pauvres citoyens.
« Nous sommes inquiets, car beaucoup nous déconseillent les médicaments traditionnels. Pourtant les prix à la pharmacie sont exorbitants. Et malheureusement, on interdit la vente de produits à proximité. Nous on avait l’habitude d’aller dans les boutiques pour acheter des produits médicaments à un coup qui reflète notre revenu. Mais actuellement nous sommes dans l’incapacité d’acheter des médicaments. Je sollicite humblement à l’Etat de revoir cette décision. Sinon à défaut de revenir sur la décision, l’Etat peut au moins proposer des mesures d’accompagnement en diminuant les prix dans les pharmacies », a lancé un enseignant interrogé par Maguineeinfos.org.
Adama Diallo