A la barre ce mardi 03 octobre, un nouveau témoin accable l’ancien ministre chargé des services spéciaux en l’accusant de tortures et séquestration. Mamadou Kaly Diallo, activiste des droits de l’Homme a déclaré avoir été embarqué manu militairy le 28 octobre 2009 avec ses compagnons, par le colonel Tiegboro alors qu’ils ne faisaient qu’observer une grève de la fin à la maison des jeunes de Dixinn.
Il a pourtant plusieurs fois affirmé avoir aidé des leaders à se tirer du chaos qui régnait ce jour, mais des témoignages de plusieurs victimes depuis le début du procès ne sont pas en sa faveur.
Votre quotidien électronique maguineeinfos.org vous propose le témoignage de Mamadou Kaly Diallo, activiste des droits de l’Homme.
« Il (Tiegboro) a ordonné à des gens de prendre des caméras et a dit, je vais vous donner à manger, nous leaders à réitérer, nous sommes en grève de la faim. Vous avez le choix, vous prenez chacun de vous un pain et une boîte de conserve ou alors vous prenez 100 coups, que préférez-vous, avec toute l’arrogance qu’il avait en ce moment. On avait pas le choix, ils nous ont alignés avec une humiliation qui ne dit pas son nom, en nous disant: vous prenez le pain, dans l’objectif de vous faire passer dans cette rubrique Dadis Show. Il a ordonné à ce qu’on nous mette dans un conteneur, un gros conteneur sans issue avec un gros cadena. On nous a jetés dans un conteneur noir comme vous ne pouvez pas imaginer, tout ce que je pensais en tant que musulman avec le climat que j’ai laissé dehors, que j’allais périr et n’allais pas avoir droit aux prières funèbres. Je précise bien que cette douleur peut être à la fois physique, morale ou psychologique, ce n’est pas moi qui le dit, c’est la convention internationale contre la torture. Aux environs de 2h, ils ont commencé à venir nous faire un à un, pour nous faire subir des interrogatoires, demander qui nous finance, nous agissons sur ordre de qui. Après j’ai été amené déshabillé dans une cellule où il y avaient des narcos trafiquants présumés et c’est là que j’ai profité pour appeler une connaissance parce que les gens n’avaient aucune information sur notre destination. Quelques heures il y a eu des communiqués et vers 15h le colonel a compris que ce n’étaient pas des anodins qui étaient là, il a ordonné de nous amener au CHU de Donka ».
Abdoul Labé Diallo